C’est par une sentence irrévocable du petit Léonard, que débute le court roman « L’enfant » de Colas Gutman, illustré par Delphine Perret, dans la collection Mouche de l’Ecole des loisirs :
« J’aime pas la campagne, c’est moche, c’est vert et on s’ennuie !«
Léonard et la campagne
Léonard est un petit bonhomme au caractère bien trempé ! Alors que ses parents savourent leurs weekends à la campagne, assis tranquillement auprès d’un bon feu, lui rêve de de trottoirs, de cinéma et de course après les pigeons.
« A la campagne, je ne peux rien faire à part : admirer. C’est pareil que s’ennuyer mais avec les yeux grand ouverts. »
Et pire que tout, ses parents aiment se balader pour observer la nature.
C’est à l’occasion d’une de ces balades que Léonard va rencontrer un mouton. Un mouton qui parle, évidemment. Et sa bande de copines : la poule et la vache.
L’enfant des villes
S’en suit une discussion hilarante entre l’enfant et la petite troupe animalière. En effet, feignant de ne jamais avoir vu d’enfant de leur vie, les animaux interroge Léonard pour en savoir plus sur ce qu’il est et à quoi il sert.
Alors que l’enfant, un brin de mauvaise foi, se débat pour expliquer aux animaux, un brin vantards, qui il est et son utilité, la poule fait appel au loup pour trancher… et jeter Léonard dans sa gueule !
Car les plus ignorants ne sont pas ceux que l’on croit.
Et le petit garçon va vite se rendre compte qu’habiter en ville n’est pas aussi glorieux qu’il le pensait.
Pourquoi lire L’enfant ?
Colas Gutman s'en donne à coeur joie dans ce petit roman. L'enfant est casse-pied, râleur, aime avoir le dernier mot et pense savoir beaucoup de choses sur la vie. Le ton est drolatique, les dialogues savoureux (n'oublions pas que Colas Gutman est également l'auteur de Chien pourri). Les répliques pleines de bon sens des animaux sont implacables et les lecteurs, petits ou grands, auront plaisir à lire à voix haute pour entendre les personnages vivre. Un petit clin d'oeil au conte du Petit chaperon rouge éveillera peut être aussi des souvenirs familiers.
Par son trait fin et clair, mêlant le noir et le bleu, Delphine Perret illustre de manière très vive et évocatrice ces situations qui confrontent Léonard (référence au génie de la BD, qui sait) à ses parents puis aux animaux.
En refermant ce petit livre, les enfants et les parents auront certainement des répliques en tête. Mais peut être cette lecture ouvrira-t-elle aussi une réflexion sur cette question que se posent tous les petits humains : à quoi je sers ?
Prix et récompenses
- Paru en 2011, L’enfant a reçu le Prix Sorcières et le Prix jeunesse des libraires du Québec, et l’on comprend bien pourquoi.
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