Spider-Man (Todd McFarlane)

Quand en 1990, Todd McFarlane se retrouve aux commandes de cette nouvelle série autour de Spider-Man, le monde du comics vit une période de transition. 
Les dessinateurs vivaient leurs heures de gloire.
Des grands noms tels que Jim Lee, Erik Larsen, Marc Silvestri ou Rob Liefeld attiraient les lecteurs en masse. 

Todd McFarlane faisait partie de ces auteurs.

Todd McFarlane et Spider-Man

Pour sa réédition dans la collection Must Have, Panini s’est concentré sur la première partie du run de l’auteur : Tourments.

Ayant déjà travaillé sur Spider-Man avec David Micheline, il fait ses armes en remodelant la gestuelle du super-héros. 

Les positions abracadabrantesques de Spider-Man

Un dessin qui modernise la gestuelle du personnage

Auteur complet (scénariste, dessinateur, encreur et même coloriste sur l’épisode 4), son style reste unique.
Élastique, dynamique, arrondi et sombre, ses errements anatomiques deviennent une marque de fabrique.  

On peut passer des heures à admirer les chorégraphies complètement dingues imaginées par le dessinateur. 

Sa narration et la composition de ses planches sont complexes.
Cases carrées, allongées, déstructurées, variations de tailles, l’auteur n’a qu’une limite : sa propre imagination.  

Une narration explosive et percutante

Un scénario sombre qui mise plus l’horreur que sur la psychologie

On assimile souvent Spider-Man au petit rigolo de service et les films ont sans doute amplifié cette impression. 

Pourtant, en 60 ans, le héros en a vécu des aventures et des drames !
Une de mes périodes préférées (dont je vous parlerai sans doute un jour) est celle de J.M. Dematteis qui est à l’origine de récits poignants autour de notre homme araignée (La dernière chasse de Kraven en est le parfait exemple mais tout son run, accompagné de Sal Buscema, est fortement conseillé)

Todd McFarlane n’est pas forcement un adepte de la psychologie.
Par contre, on retrouve, à travers une atmosphère particulièrement pesante, ses obsessions pour la ville et ses soubassements, où se cachent les reclus mais aussi de nombreuses créatures monstrueuses. 

Doom Doom Doom Doom Doom Doom

Une place de choix pour les monstres

Tourments met en scène le retour du Lézard, féroce comme jamais, et pose les bases de ce que deviendra le style Mcfarlane.

Composée de nombreuses cartouches, servant autant la voix du narrateur que celle des autres personnages, son écriture est brute, brève et souvent incisive. 
Elle impose une montée en tension, qui au rythme des Doom Doom d’un tambour lointain, nous montre la détresse d’un Spider-Man déboussolé, voire paniqué face à la menace qu’il affronte.

Todd McFarlane n’hésite d’ailleurs pas à assombrir l’univers du héros décrivant des affrontements particulièrement violents et des hallucinations horrifiques qui éloignent d’office les lecteurs les plus sensibles. 

Ici, l’humour n’a plus sa place et seule la survie compte. 

Spider-Man au bord du gouffre

Le début de l’aventure

Tourments n’est que la première partie de l’oeuvre de Todd McFarlane sur le personnage (5 épisodes sur 16). 
Si la plupart sont intéressants (malgré une baisse graphique sur quelques épisodes), je ne peux que vous conseiller Perception, une histoire où Spider-Man se retrouve en pleine forêt canadienne à enquêter sur des meurtres aux côtés de Wolverine
Et si vous aimez vous amuser, le crossover Spider-Man / X-Force est instructif pour sa comparaison entre 2 auteurs radicalement diffèrents : le style Todd McFarlane (très formel) face à celui de Rob Liefeld (égal à lui même 😉

La série sera un des plus grands succès de l’auteur et peut être un de ses meilleurs récits. Le premier numéro se vendra à 2,5 millions exemplaires, un score unique qui fera germer chez lui beaucoup d’ambition future. 

Ainsi, avec ses collègues cités plus haut, il fonde Image Comics, une nouvelle structure permettant aux auteurs de conserver les droits de leurs créations. 
De son côté, il créera Spawn, un personnage dont on retrouve de nombreuses thématiques et atmosphères (graphiques notamment) dans les histoires qu’il a écrites sur ce Spider-Man

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Bulles Carrées

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