20th Century Boys (Naoki Urasawa / Takashi Nagasaki)

Kenji est un jeune adulte un peu paumé, fan de rock et notamment des 20th Century Boys.
Il se rend compte, après la mort étrange d’un de ses amis d’enfance, qu’une partie de son passé sert d’inspiration à un étrange Gourou : Ami

Une course effrénée à travers le temps va alors s’engager pour sauver le monde. 

L’oeuvre d’un auteur culte

Au moment où Panini Manga rééditait 21st Century Boys qui conclut, avec une fin jusque-là inédite en France, la saga 20th Century Boys, on pouvait se demander en quoi ce manga culte d’anticipation est une oeuvre à conseiller à nos ados assoiffés de bd japonaise.

Écrit et dessiné par Naoki Urasawa, en collaboration avec Tagashi Nagasaki, le mangaka avait déjà oeuvré sur l’excellent Monster, un thriller absolument fascinant par son réalisme et ses thématiques politiques et sociètales
Découvert en France par le biais de ce seinen, l’auteur avait déjà connu un certain succès au Japon avec deux shonens de sport : Yawara (aux éditions Kana) puis Happy! (aux éditions Panini).
Le premier a eu un tel impact qu’il a fait bondir les inscriptions aux cours de judo au Japon. 
Naoki Urasawa, grand connaisseur des codes du shonen, a même essayé de les dynamiter avec Happy!
Avec cette série, il commence à évoquer des sujets plus « adultes » ce qui l’amènera à repenser ses futures séries.

Le foisonnement narratif de 20th Century Boys

Et c’est un peu dans cette veine qu’il faudrait classer 20th Century Boys.
A priori, l’intrigue est assez classique mais dans le détail, le manga étonne par la complexité de ses choix narratifs, entre ellipse et retour dans le temps.

Un des grandes qualités de la série repose sur l’écriture de Naoki Urasawa.
Il en fera même sa marque de fabrique.
Sa narration rythmée est complétée par un sens inné du dialogue et une gestion du suspense implacable. 
Son scénario, aux multiple ramifications et cliffhangers insoutenables, reprend à s’y méprendre le modèle des séries Netflix (ou autres ) mais … une dizaine d’années en avance. 
C’est la force des mangas de Naoki Urasawa et de son comparse Tagashi Nagasaki .
On est happé par la lecture et chaque nouvelles révélations nous pousse à tourner la page suivante le plus vite possible. 

Certes, 20th century Boys peut faire peur de par sa complexité et la multiplicité des thématiques. 
Celle-ci est entrecoupées par plusieurs époques allant de 1969 à 2014, chacune d’entre elles ayant un impact sur l’histoire.
Ce méandre temporel aurait pu en perdre plus d’un mais l’histoire est si bien mise en scène que tout est évident ne laissant paraître aucune incohérence. 

De plus , si les sujets abordés dans le manga sont plutôt sombres et réalistes (meurtre, manipulation, crime, terrorisme, etc.), Naoki Urasawa adopte un ton plus détendu où l’humour et l’émotion servent à désamorcer les nombreuses tensions. 

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur 20th century Boys.
La place de la musique dans l’oeuvre ou la retranscription fidèle du japon de l’enfance en sont des exemples parmi d’autres.
L’oeuvre est assez vaste pour qu’on y découvrir de quoi nourrir notre propre imaginaire.

Des personnages multiples et charismatiques

Les personnages sont capitaux pour le mangaka et il leur accorde une attention toute particulière (qu’ils soient principaux ou non).
D’ailleurs, on peut comparer la bande à Kenji à certains héros de shonen et y voir une sorte de réactualisation réaliste.
Ce groupe passe par plusieurs stades et évoque la part de rêve qui reste chez un adulte. 
De gamins insouciants, ils deviennent des adultes qui se cherchent puis , pour certains, de véritables héros.

Alors que Naruto rêve de devenir Hokage, Kenji lui veut sauver du monde. 
On retrouve chez lui de nombreux caractèristiques du héros de Shonen : naïf mais téméraire, à l’éthique morale irréprochable. 
Son obstination à faire le bien autour de lui et à rassembler n’est pas si éloignée de celle d’un Luffy
Seul l’approche est plus réaliste. 

En résumé

20th Century Boys s'arrêtera brutalement au Japon en 2006 suite à des problèmes de santé de l'auteur avant de reprendre et de se conclure avec 21st Century Boys. 
Une conclusion qui, des années plus tard, fait encore débat.
En bien ou en mal, nous vous laissons seuls juges.

Reste que 20th Century Boys est le raccord parfait entre le manga ado et adulte. 
Si la thématique du héros "sauveur de la planète" reste universel, elle sert avant tout de prétexte pour en développer de nombreuses autres. 
Beaucoup plus complexe qu'une grande partie des shonen, elle n'en est pas moins abordable grâce à une écriture complètement addictive.

Commencer 20th Century Boys, c'est s'attendre à avoir envie de dévore les tomes le suns après les autres.
Bulles Carrées

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Aller au contenu principal