L’expédition ( Stéphane Servant/Audrey Spiri)

On ne va pas se mentir, un nouveau livre de Stéphane Servant trouve toujours sa place dans ma bibliothèque. C’est donc tout naturellement que je me suis lancée dans « l’Expédition », son dernier album, illustré par Audrey Spiry et édité chez Thierry Magnier.

Avec ses bleus intenses et son flot de peinture d’un côté, sa mise en page en forme de carnet de voyage pour l’autre, la couverture donne envie d’embarquer. Et le beau travail d’édition ne s’arrête pas là : à l’ouverture, la reliure en tissu est soignée alors que la page de titre confirme, par le choix de l’écriture cursive et les croquis partiellement colorés, le côté « baroudeur ». 

 
Nous suivons le voyage d’une femme libre, pirate et philosophe, de son enfance rêveuse au bord de la mer à son adolescence et à la concrétisation de son rêve de navigation, jusqu’à son âge adulte, à la poursuite de l’horizon, et sa vieillesse sur une île-trésor.
 
Car s’il s’agit bien d’une expédition dans des décors marins mouvementés ou sereins, magnifiquement peints par Audrey Spiry (on retrouve une touche de Gauguin sous son pinceau et le contraste des couleurs), l’expédition est surtout l’histoire d’un héritage et d’une transmission. Celle d’une vie de femme.
 
Sa curiosité la pousse, dès le plus jeune âge, à chercher une embarcation (les paniers et les coquilles de noix deviennent des bateaux). Sa quête de liberté et d’autonomie la lance à la poursuite d’un horizon énigmatique loin de sa famille. Sur sa route, les rencontres seront parfois monstrueuses, souvent humaines. 
 

 

Puis arrive l’enfant. Un enfant qui surgit et se jette dans ses bras. Un enfant qui va devenir son trésor. Et l’aventure solitaire va se faire duo.  
 
L’écriture de Stéphane Servant est chantante, entrainante et résolument tournée vers la vie. Son refrain résonne comme une devise : 
 
« Le courage, la force et le sourire, 
la meilleure des armes, 
la plus brillante des épées ». 
 
Partir pour grandir, partir pour vivre libre et transmettre cette liberté comme un trésor. On pensera sans doute à beaucoup de femmes inspirantes (Calamity Jane en premier lieu) mais aussi à celles qui ouvrent et ferment ce livre : les mères qui laissent leurs enfants chercher leur propre route, sur des coquilles de noix mais avec la liberté pour boussole.
 
à partir de 7 ans
36 pages
 
(Mots tordus)
 
 
 
 
 

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