Je ne peux pas vraiment dire que je suis un fin connaisseur de l’univers de Lucky Luke.
J’ai lu mes classiques mais ça me rappelle surtout les bouquins qu’on lisait en boucle au CDI de mon collège parce qu’il n’y avait que ça.
Donc autant dire qu’à part les divers dérivés en animés, ça doit faire au moins une bonne vingtaine d’années que je n’ai pas touché à un album du cowboy qui tire plus vite que son ombre.
Par contre, il n’a pas fallu longtemps pour que le projet de Matthieu Bonhomme pique ma curiosité. En fait, dès qu’il a montré la couverture avec ce Luky Luke sous la pluie, couvert d’un poncho, je sentais que j’allais adorer.
Graphiquement, c’est sublime. Le trait de Matthieu Bonhomme est toujours aussi fin et détaillé et ses choix de couleur collent parfaitement à l’ambiance voulu par l’auteur entre hommage et modernisation.
Petit détail, le poncho aurait pu être un élément pour cacher le costume bigarré du cowboy mais au final, il assimile très bien celui-ci et le rend encore plus efficace en opposant cette tonalité à la sobrièté de ses autres couleurs.
D’ailleurs, c’est la grande qualité de cette histoire.
Tous les codes qui font que Lucky Luke est Lucky Luke sont présents. On ne les voit pas forcement mais on sait qu’il font partie du personnage et que ce sont eux qui ont fait de lui la légende qu’il est.
Par contre, tout est contextualisé dans un univers un peu plus réaliste que celui d’origine, au point qu’on pourrait presque croire à ce qui arrive au début de l’album.
Certains se sont « plaints » du manque d’humour mais déjà, je ne trouve pas ça tout à fait juste ( tout ce qui entoure les moments avec sa cigarette m’ont bien fait rire) et en plus , il aurait été idiot d’attendre de Bonhomme la même chose que de Morris ou de ses successeurs.
Même mieux , il prouve qu’on peut encore écrire une histoire innovante sur un personnage iconique sans devenir le clone de son créateur.
Et si cet album pouvait servir d’exemple pour les prochaines réactualisations, ce serait encore plus merveilleux ( à quand un tintin « vu par .. » ou mieux un Asterix « vu par .. » )
Avec l’Homme qui tua Lucky Luke, Matthieu Bonhomme offre à Lucky Luke, une histoire qu’il mérite depuis longtemps. Entre réactualisation douce et hommage délicat, l’auteur prouve qu’il y a encore des choses nouvelles et intéressantes à écrire sur des personnages aussi iconiques que ce fameux cowboy.