Mots Tordus et Bulles Carrées

Ma mère s’écrit avec une petite étoile (Kochka)

La collection « Petite poche » des éditions Thierry Magnier est décidément une réserve de lectures inépuisable.
Publié dans cette collection, « Ma mère s’écrit avec une petite étoile » de Kochka est une de ses pépites qui fait mouche en quelques pages.

Ce petit livre, publié en 2019, sent bon l’amour et la fleur d’oranger.
Son titre, énigmatique au premier abord, pose les bases de ce récit en l’honneur d’une mère (qu’on imagine maghrébine) dont on ne découvrira le prénom qu’à la fin de l’ouvrage.
Parce que cette mère, qui s’efface, dès l’enfance, derrière son frère, « Aljalil » le divin mais aussi derrière ce statut de fille qui ne va pas à l’école et ne sait ni lire ni écrire, va trouver en elle, dès 7 ans, les ressources d’une future femme battante et pleine d’énergie.
Elle fait le rêve, la promesse, d’avoir un enfant qui aura tout ce qu’elle n’a pas.

S’en suit le récit de son parcours. Entre la rage de se voir traitée moins bien que les garçons. La débrouillardise de cette jeune fille qui va travailler et économiser pour partir vers la France. L’intégration difficile dans ce pays où les regards qu’on lui portent sont souvent froids et inquisiteurs. Les ménages de nuit, le centre d’hébergement.
Mais aussi la rencontre avec des « anges ».
Louise, qui l’accueille dans le centre, et cet homme, rencontré dans le métro, qui deviendra son mari. 

Et enfin, la naissance, qui est comme une re-naissance pour celle qui devient mère et accomplit son rêve d’enfant.

« Ce jour-là, m’a-t-elle dit, j’ai dansé avec l’univers. Je voulais lui dire merci. »

Pourquoi lire Ma mère s’écrit avec une petite étoile ?

Le récit est touchant et l’on sent, à chaque page, tout l’amour que porte la mère à cet enfant qu’elle attend et qu’elle regarde grandir jusqu’à son entrée à l’école. 

« Je suis la graine, tu es l’arbre. »

Qu’elle est belle cette mère qui quitte son pays, sa famille, pour offrir à son enfant la vie qu’elle n’a pas eue ! Qu’elle est forte cette femme qui lutte chaque jour pour sa liberté et son indépendance !

Les mots sont simples mais puissants et porteurs de sens, à l’image de cette valise qu’elle emmène en France :

« En apparence, sa valise était presque vide. Mais en réalité, elle contenait sa terre, son père, sa mère, son grand-père, sa grand-mère, son soleil, des prières et des proverbes de son pays. »

Par la force de sa volonté, le personnage rend réel ce qui n’était pour elle qu’imaginaire : un dictionnaire, des livres, des cahiers, des crayons… Elle offre à sa fille une histoire à écrire et des armes pour se défendre : les mots et l’amour maternel. 

Un très bel hommage qu’on aimerait mettre entre toutes les mains, des filles et des garçons.

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(Mots Tordus)

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