A l’origine, The Voices of the Distant Star est un court métrage animé de Makoto Shinkai datant de 2002.
Cette adaptation (éditée par Pika édition) reprend un de ses premiers travaux, bien avant les succès que seront 5 centimètres par secondes (2007), Voyage vers Agartha (2011) et surtout le sublime Your Name (2016) dont on retrouve certaines thématiques dans ce manga.
The voice of a distant star ou la Romance à distance
Mikako et Noboru sont des amis très proches. Amoureux mais sans jamais se l’avouer, ils s’étaient promis d’intégrer ensemble le même lycée mais la jeune Mikako est enrôlée dans la flotte spatiale des Nations Unies et pourchasse les Tharsiens, une mystérieuse race extraterrestre.
On n’en saura d’ailleurs guère plus sur ces extraterrestres qui servent au final de prétexte au véritable sujet du manga :
Comment entretenir une histoire d’amour en dépit de la distance et du temps qui séparent nos 2 protagonistes ?
Les échanges entre nos deux amoureux ne se font que par l’intermédiaire de SMS.
Cependant, plus le voyage spatial éloigne Mikako, plus ses messages mettent du temps à arriver sur Terre.
D’une journée, on passe à une semaine puis à un mois jusqu’à ce que cela prennent des années.
2 protagonistes séparés par le temps et l’espace
Le parallèle entre les 2 protagonistes est d’ailleurs saisissant : la première vivant une vie hors normes alors que le second est enfermé dans la « banalité » de sa vie de lycéen, attendant de plus en plus longtemps les messages de celle qu’il aime.
Alors forcement le doute s’installe.
Et c’est aussi ça que j’aime avec Makoto Shinkai.
La romance est un genre délicat, qui peut par moments friser la caricature.
Mais le mangaka a toujours su traiter ses histoires avec originalité et préfère décrire ce sentiment par la mélancolie plutôt que par la colère et les crises de larmes.
Les personnages font face à leurs problèmes, acceptent leurs errements et les surpassent.
De ce point de vue, ils sont terriblement humains.
Un dessin classique pour The voices of a distant star
Mizu Sahara a la lourde tâche de remettre tout ça en image et pour son premier manga, elle s’en sort plutôt pas mal.
Graphiquement, l’animé ayant quelques années maintenant, elle propose des designs plus actuels, délaissant la rondeur des visages de l’animé d’origine.
On pourrait regretter une mise en page un peu terne (notamment sur les rares scènes d’affrontements) et quelques errements qui amènent à des confusions dans la narration mais dans l’ensemble, Mizu Shara nous offre une prestation convaincante qui rend parfaitement hommage au court métrage.
En résumé
Dans the Voices of a Distant Star, nous avons déjà les prémisses des futurs travaux de Makoto Shinkai : le traitement du sentiment amoureux contrarié par une unité de lieux et/ou de temps.
Un parti pris original qui saura faire fondre même le plus dur des coeurs de pierre.