Mots Tordus et Bulles Carrées

Élisabeth sous les toits (Vincent Cuvellier / Guillaume Bianco)

Il y a eu le duo Roald Dahl, célèbre auteur jeunesse anglais, et Quentin Blake, son illustrateur attitré. Depuis ma lecture d’Elisabeth sous les toits, je rêve d’une collaboration du même genre, aussi prolifique, tant les univers de Vincent Cuvellier et Guillaume Bianco sont complémentaires. C’est donc chose faite puisque Little Urban indique en fin d’ouvrage qu’il s’agit du tome 1 !

Paris, 1920

Elisabeth est une petite fille débrouillarde et vive qui s’est enfuie de son orphelinat de Brest pour rejoindre Paris. Elle espère y retrouver la trace de ses parents qui n’ont pas donné de nouvelles depuis ses 4 ans.

La guerre est finie depuis quelques mois quand elle débarque dans la capitale avec une photo et son petit sac.

Elisabeth et la Tour Eiffel

Ce qui est bien à Paris, c’est qu’il y a des bancs partout. Elle ouvre le sac qu’elle s’est fait avec une taie d’oreiller et en sort le casse-croûte qu’elle garde précieusement depuis son départ, auquel elle a ajouté les cadeaux des soldats. Une boîte de cerises au sirop. Une barre de chocolat américaine. Un fromage de chèvre. De la terrine de lièvre. Une tranche de pain blanc. Et ouais, mon pote, du pain blanc !

Le ton est donné. Vincent Cuvellier va nous emporter dans des aventures rocambolesques et fantastiques. Au gré des rencontres et des rues parisiennes traversées par la petite bretonne.

Ainsi, en suivant la piste de la photo de ses parents, Elisabeth va trouver refuge dans un immeuble de la rue Marbeuf, où vit une micro-société typique des années 20. Deux commerces au rez-de-chaussée, une famille aisée au deuxième avec leurs trois enfants, des solitaires aux troisième et quatrième. Des familles plus pauvres au cinquième et pour finir, les bonnes, sous les toits.

Si l’on ajoute à ça des Schmolls, sortes de petites créatures poilues qui se nourrissent de la tristesse des gens, et un petit garçon fantôme, le compte est bon… Et l’histoire pleine de rebondissements et de découvertes intrigantes.

Une folle enquête

Vincent Cuvellier à l’écriture et Guillaume Bianco à l’illustration se sont bien trouvés. L’humour et le franc-parler de l’auteur de la série d’albums jeunesse Emile rencontre ici l’univers fantastique et rétro du créateur de Billy Brouillard (voir notre chronique « le monde merveilleux de Guillaume Bianco« ).

Il y a foultitude de personnages, du Fendu, un voyou balafré, à l’artiste Blaise Cendrars, en passant par les généreuses vendeuses du marché. Cela crée des étincelles d’humanité dans ce Paris effervescent et populaire.

La petite société du 8, rue Marbeuf

De plus, Elisabeth a un grand coeur et aussi beaucoup de courage. Elle n’hésite pas à voler des cuillères en argent ou à affronter des Schmoll à coups de balai. Surtout, en la suivant dans ses folles nuits parisiennes, on découvre tout l’amour que porte l’auteur à la capitale bigarée (mais en noir et blanc) de cette époque.

Les lecteurs se régaleront des dialogues plus vrais que nature et des clins d’oeil gourmands (100% pur beurre) aux grandes figures libres des années folles. D’ailleurs, une double page est consacrée, en fin d’ouvrage, à trois femmes qui ont fait bouger ces années-là. Coco Chanel, Joséphine Baker et Mary Louise Brooks.

Sur un rythme digne d’une java, on suit également l’enquête d’Elisabeth qui tente de découvrir ce que sont devenus ses parents. La solidarité populaire permettra à la jeune fille de retracer leur itinéraire, dans une apothéose digne des plus grands films.

Pourquoi lire Elisabeth sous les toits ?

En s'associant pour créer Elisabeth sous les toits, Vincent Cuvellier et Guillaume Bianco nous lancent dans une course folle dans le Paris des années 20. Ils créent une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres (si, si ! même les Schmolls !).

L'aventure est rocambolesque, mêlant réalisme et fantastique. Au coeur de la ville, près de la Tour Eiffel, au Balajo ou sous les toits. Ça danse, ça chante et ça vit... On en redemande !

COMMANDER SUR

Pour lire nos chroniques sur Adèle Blanc-Sec et Séraphine

Mots tordus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Aller au contenu principal