Liam sort tout juste de la rémission de son cancer et est envoyé en convalescence par ses parents dans un étrange manoir.
Dirigé par le docteur Roy, l’établissement est énigmatique autant par les mystères dont il regorge que par les patients qu’ils accueillent.
Mais Liam ne compte pas s’éterniser et prévoit de retourner rapidement chez lui.
Un lieu isolé et étrange

Adapté de la série d’Evelyne Brisou-Pellen, le scénario de Stéphane Melchior commence sur les chapeaux de roues.
Digne d’une scène de Taxi, Liam est conduit au pied d’un manoir isolé de toutes autres habitations.
L’endroit est étrange et c’est peu de le dire.
Digne du château de Dracula, le bâtiment se démarque par une architecture particulière surtout pour y passer quelques jours de repos.
Et on ne peut pas dire que les locataires vont rassurer Liam.
Que ce soit un directeur totalement évasif ou les patients dont certains frôlent la folie, le jeune garçon se pose de plus en plus de questions sur son lieu de convalescence.
Surtout qu’à chaque fois qu’il essaie de s' »enfuir », il se retrouve le lendemain dans sa chambre sans vraiment se souvenir de ce qui s’est passé.
Les portes cachées, les pièces qui mènent dans des extérieurs inconnus, il est évident que ce manoir cache un secret et Liam compte bien le dévoiler.
Le livre comme objet de réponse

Liam, d’abord désarçonné par l’étrangeté du manoir, va prendre le rôle du petit enquêteur.
Et pour cela, il va chercher des indices dans une pièce que tout adolescent essaie d’éviter : la bibliothèque.
Il faut dire que la première approche n’est guère avenante.
Lui qui recherche de la distraction (et pourquoi pas une bonne petite bd), fait face à une collection de livres datant des années 30.
Et pourtant, c’est dans cette collection qu’il trouvera les réponses à quelques unes de ses questions.
De même, l’éducation reste assez présente dans la vie de Liam.
Notamment les mathématiques et les sciences auprès de Christophe qui semble être la personne la plus « normale » de l’établissement.
D’une certaine façon, un semblant de routine commence à se construire autour du jeune garçon, voire les prémices d’une nouvelle vie.
Car il est évident que malgré le suspense et le côté intriguant de cette série, les amateurs du genre devineront assez rapidement le poteau rose.
Mais les auteurs semblent en être conscients et répondent assez vite à la question principale pour se concentrer sur d’autres mystères bien plus intriguants.
Une technique imparable pour nous donner envie de lire la suite très rapidement.
Un travail graphique impeccable

La première chose qui attire avec cette série, c’est le nom de Raphael Beuchot.
L’auteur nous avait particulièrement marqués sur ses différentes collaboration avec Zidrou, et notamment la trilogie africaine.
Malgré tout, on avait perdu sa trace et ce fut une agréable surprise de le retrouver sur ce récit « jeunesse ».
Sa narration reste assez classique, avec un nombre important de cases par pages, mais Raphael Beuchot instille une véritable atmosphère à cet établissement.
Son style détaillé, à l’image des nombreux décors, donne du corps à un récit qui se veut aussi psychologique qu’étrange.
Les designs de ses adolescents reprennent certaines approches du héros jeunesse tout en s’imprégnant de l’identité graphique de l’auteur.
La sobriété de ses couleurs sert à la perfection ses dessins.
Si elle déroge à l’imagerie colorée de la Bd jeunesse, elle nous fait ressentir l’ambiance si particulière de l’intrigue de Stéphane Melchior
En résumé
Le manoir de Stéphane Melchior et Raphaël Beuchot est un bon récit fantastique qui, par son étrangeté et la gestion de son suspense, réussit à nous tenir en haleine.
Cette adaptation a un véritable potentiel et peut correspondre à un lectorat en recherche d'histoires sombres et mystérieuses accompagnées d'un dessin sobre mais terriblement efficace.
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