Gros Bec (Nicolas Digard / Thomas Baas)

Albert Gros-bec est complexé par son orifice buccal.
Trop imposant à son goût, il est persuadé que tout le monde juge son physique et il n’en peut plus de cette tare.
Sa femme, qui en a un peu marre de l’entendre geindre, décide de l’inscrire à un concours pour déterminer le plus grand bec.
Une expérience qui l’amènera à relativiser sa situation.

L’obsession de la perfection physique

Son bec le rend triste

Qui, dans sa vie, ne s’est pas plaint de la taille de ses oreilles ou de la longueur de ses sourcils ?
Enfant comme adulte, la société nous pousse à une recherche de perfection physique, vendue par les magazines de beauté stéréotypée.
Albert-Gros Bec est persuadé que son bec est énorme.
Plus il le voit, plus il se persuade de cela.
Sa femme a beau lui dire que ce n’est pas le cas, rien n’y fait.
Et c’est ainsi qu’elle a cette idée ingénieuse …

Un concours pour accepter sa différence

Le concours pour désigner le futur grand bec

Ici point de concours de beauté.
C’est la différence qui prime.
Les becs prennent des formes diverses et variées : gros, grands, courbés, allongés…
Forcement, il y en a pour tous les goûts.

Et c’est là que notre oiseau se rend compte que le sien n’a rien de particulier …
Pire, il est même plutôt banal par rapport à ceux qu’ils rencontrent lors du concours.
Et ces oiseaux ne s’en plaignent pas.
Au contraire, ils en ont fait un signe de caractérisation.

Nicolas Digard, par ce biais, nous fait comprendre que ce qu’on considère parfois comme un défaut peut s’avérer une véritable atout.
C’est la différence qui fait la force et la richesse de nos espèces.
La beauté n’est pas unique et varie selon les individus.

La finesse des dessins de Thomas Baas

La foire aux becs

C’est Thomas Baas qui a la charge de mettre en image cette jolie fable.
Non sans humour, l’illustrateur de Du Voyage, croque avec un certain régal la multitude d’oiseaux parsèmant le chemin d’Albert.
Son trait, fin et délicat retranscrit aussi bien la gestuelle des volatiles que leurs expressions, quelques fois incongrues.

La palette de couleur est minimaliste.
Un peu de vert, de rose et de rouge posé ici et là suffit à créer une cohérence graphique plutôt agréable.
Le texte laisse la place aux grandes illustrations de Thomas Baas qui s’amuse à donner vie à toutes cette ménagerie.

En résumé

Gros Bec a toutes les caractéristiques de la fable animalière. 
Traitant avec astuce et humour du regard que l'on porte sur notre corps, Nicolas Digard et Thomas Baas s'amusent de nos contradictions.

La fin apporte même un peu de cynisme à une morale peut être un peu trop "gentille".
N'est-on pas condamné à répéter les mêmes erreurs ?
En tout cas , il y aura toujours quelqu'un pour nous remettre sur le droit chemin.

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