Mots Tordus et Bulles Carrées

black-box (Tsutomu Takahashi)

Dans Black-Box, Ryoga Ishida patit d’une certaine réputation.
Fils et frère de meurtrier, lui même tueur présumé, il est avant tout un boxeur de talent, persuadé de sa supériorité et prêt à gravir une à une les marches du succès. 

Un genre à part : le manga de boxe

Je ne suis pas forcement un amateur de manga sportif (peut être parce que je n’en suis pas un moi-même) mais je dois avouer que la boxe est un sujet qui inspire de nombreux mangakas, qui  se servent de ce sport pour aborder des thématiques assez diverses.

Que ce soit le cultissime Ashita No Joe, Katsu, Levius ou encore Zero , les titres sont nombreux, variés et souvent de qualité. 

Boxe explosive

Dernière création de Tsutomu Takahashi (auteur de Détonations et Neun, entre autres), Black-Box se rapproche par certains côtés d’Ashita no Joe, en délaissant l’aspect social pour se concentrer sur les liens familiaux. 

Pour le reste, on y retrouve une vision  sombre et pathétique de l’humanité, des personnages brutes de décoffrage accentués par une écriture rude et des répliques cinglantes. 

Black-Box : l’histoire d’un anti-héros

Un père à la manoeuvre

Ryoga Ishida est un pur anti-héros. 
Le personnage, dès les premières pages, se montre totalement grossier envers Kimura, une journaliste qui, malgré tout, se penchera sur la carrière du jeune boxeur. 
Hargneux, grossier, les rapports humains ne semblent pas l’intéresser. 
Non, pour lui, une seule chose compte : la boxe. 

Du moins, c’est ce qu’il aimerait nous faire croire et c’est aussi ce qui fait toute la subtilité et la complexité de ce personnage. 
Si la scène où il prend la défense de son assistante est plutôt classique (au moins sur le fond), celle qui semble la plus intéressante est le moment où il déboule au journal de Kimura pour que cette dernière rectifie un article portant de nombreuses accusations à son égard. 
Hors, à la surprise de toute la rédaction, ce ne sont pas ces accusations qui le gênent mais plutôt une erreur de palmarès concernant son père. 
Ainsi il répondra à Kimura, démontrant les liens puissants qu’il accorde à son père : 

 » Vous pouvez balancez ce que vous voulez sur moi, ça m’est égal … Mais je ne tolère pas qu’on dise du mal de mon père. »

Tout au long de ce tome, l’image du père plane au dessus de Ryoga.

Un trait vif pour exprimer la rage de black-box

Un trait qui rappelle celui d’Inoué

Ce premier tome alterne les combats dans un rythme effréné et amplifié par le trait acéré et dynamique de Tsutomu Takahashi. 
Les combats sont prenants et parfaitement mis en scène. 

Graphiquement, on retrouve chez lui certains aspects du style de Takehiko Inoué (l’auteur de Vagabond) que ce soient les traits de visages ou dans sa façon d’amplifier les coups portés par son « héros », en utilisant le mouvement de son pinceau pour donner de la fluidité et de la rapidité au mouvement du boxeur. 

En résumé

Black Box, prévu en 6 tomes, détone par son ambiance brute et sombre mais n'en est pas moins captivant. 
Il est difficile de savoir pour le moment si l'auteur va suivre le chemin classique de l'expansion du boxeur mais on peut supposer que son héritage familial risque de rapidement refaire surface. 
bulles Carrées

Si vous aimez la boxe : 
Zero de Taiyô Matsumoto chez Pika Graphic (A partir de 15 ans)
Levius de Nahurisa Nakata chez Big Kana

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