Le jour de ses 5 ans, Yeowoo est abandonnée par sa mère. Trop occupé par son travail, son père confie la jeune renarde à son grand père et à sa tante. En colère, elle en fait baver à ses nouveaux tuteurs jusqu’au jour où elle rencontre Paulette, une poule expatriée dans ce village de renard.
Soyons clair, la lecture de Seizième printemps fut pour moi une agréable surprise, pour ne pas pas dire un petit coup de coeur.
Je ne connaissais pas le travail de Yunbo (jeune illustratrice coréenne venue s’établir dans nos belles contrées) mais son trait, d’une finesse rare, m’a enchanté autant par la beauté de ses décors que par la palette lumineuse de ses couleurs.
On va croire que je fais une fixette mais, une nouvelle fois, l’auteur fait le choix d’illustrer ses personnages sous la forme de renards (et une poule d’ailleurs).
L’anthropomorphisme est une technique qui résonne beaucoup en moi.
C’est peut être un reste de mon enfance, baigné par les Disney, mais je trouve qu’il y a quelque chose d’assez touchant à vouloir représenter l’espèce humaine sous une forme animale quelle qu’elle soit.
L’aspect lumineux du dessin contraste avec un sujet qui, a priori, laisserait présager d’une certaine mélancolie.
Au contraire, un optimisme se dégage de cet album malgré les moments douloureux et les déceptions de Yeowoo.
Yunbo n’insiste jamais sur l’émotion et préfère s’attarder sur le ressentiment et les réflexions de ses personnages, tout en évitant le côté larmoyant inhérent à ce genre d’histoire.
Seizième printemps, c’est au départ le parcours de Yeowoo, jeune renarde en colère contre le monde.
Toute la première partie est d’ailleurs axée sur les caprices d’une jeune fille qui n’a de cesse d’en faire baver à un grand-père un peu dépassé et à une tante complètement décalée.
Pour elle, ces parents de substitution ne lui conviennent pas et, malgré leur bonne volonté, ils ne récolteront que l’aigreur d’une jeune fille qui rejette sur eux l’abandon de ses parents.
Seizième printemps, c’est aussi (et surtout) l’histoire d’une rencontre.
A priori, tout oppose Paulette, une poule célibataire et sans enfant à Yeowoo et pourtant, c’est cette amitié (proche d’une relation filiale) qui va amener la jeune renarde vers l’âge adulte.
Il est d’ailleurs intéressant de remarquer le choix des noms (Yeowoo / Paulette) qui évoque sans doute (comme la thématique de départ) certains aspects du parcours de Yunbo.
Dans son précèdent album, je ne suis pas d’ici (publié aux éditions Warum), Yunbo
abordait les difficultés
pour une jeune femme de se retrouver seule dans un pays qu’elle ne connaît pas. Seizième printemps (publié par Delcourt Jeunesse) se clôture, lui, sur un départ.
Un départ nécessaire pour devenir enfin une adulte accomplie.
D’une certaine façon, la boucle est bouclée.
D’une certaine façon, la boucle est bouclée.
Bulles carrées