Esther Andersen (Timothée de Fombelle/Irène Bonacina)

Une nouvelle découverte de Timothée de Fombelle est toujours un petit moment de plaisir et de poésie. En ces temps de vacances scolaires, Esther Andersen, un album écrit par l’auteur d’Alma et illustré par Irène Bonacina, aux éditions Gallimard jeunesse, est une perle de douceur et d’émotions.

La plus grande vague

Un jeune garçon (même si le contrôleur l’appelle « jeune homme » dans le train) retrouve son oncle Angelo dans sa maison au milieu des maïs. Comme chaque été, il passe quelques semaines dans ce cocon plein de brics et de brocs. Mais surtout, c’est l’occasion pour le jeune garçon de découvrir les environs à vélo.

Il pédale dur, parcourt les plaines, les villages alentours, la campagne et les chemins chaque jour un peu plus loin.

Et chaque soir, son oncle lui raconte des histoires. Des anecdotes, des récits de vies qui résonnent comme chacun des objets collectés qui trônent dans la petite maison. Et puis, il y a les livres. Ceux que l’oncle achète et que le garçon emporte pour les lire à l’ombre d’un arbre. « Pour si jamais. »

La maison d'Angelo
La maison d’Angelo

Un jour, le garçon se perd avec plaisir et il découvre, au-delà d’une dune, la mer.

« C’était là et je ne l’avais jamais su. Je sentais qu’après ça, tout serait différent pour toujours. C’était quelque chose que je ne connaissais pas. Ça m’empêchait presque de respirer. »

Une surprise

Alors que le garçon vit un moment unique, la découverte va prendre une toute autre tournure avec l’apparition d’une jeune fille à chapeau, accompagnée de son petit chien. Cette grande vague qui le submerge et lui coupe la respiration, c’est l’amour. Le premier. L’apparition.

Toute la poésie de Timothée de Fombelle, son attention aux petites choses, aux émotions de l’enfance qui vibrent et qui font les grands instants de la vie, souffle dans ces pages amples et sans cadre, dessinées par Irène Bonacina.

L’auteur, et le petit garçon, nous prennent ensuite par la main pour nous emporter dans la quête du petit chien disparu. Mais cette aventure est vécue au travers du regard de l’amoureux, comme un rêve. La nurse qui hurle en anglais « Esther Amelia Jane Andersen« , les premiers frissons (« de froid ou d’autre chose« ), des lettres tracées sur la plage, le silence d’un coucher de soleil et le flot des paroles de l’oncle Angelo. Tout semble enrobé d’une brume douce, mise en valeur par les aquarelles de l’illustratrice et ses couleurs jaunes, grises et bleutées.

Chercher ensemble

Mais c’est le vent qui souffle dans la tête et le coeur du petit narrateur. Rien ne sera plus jamais pareil, et c’est dans ce nom, « Esther Andersen », que tient le secret. Celui d’une respiration amoureuse.

Pourquoi lire Esther Andersen ?

Dans cet album, les mots de Timothée de Fombelle glissent et entrent en mélodie avec les dessins tout en finesse et délicatesse d'Irène Bonacina. Encore une fois, l'auteur capte des instants de l'enfance qui, l'air de rien, sont une petite tempête dans la vie d'un jeune homme et d'une jeune fille.

Collez votre oreille à cet album et, comme à un coquillage, vous entendrez le souffle de la mer et de l'amour naissant.

Pour lire notre chronique sur L’amoureux et Malgré tout

Mots tordus
Mots Tordus

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