Avec le renouveau du Green Lantern Corps, DC comics renoue avec son envie d’épopée cosmique.
En parallèle de la reprise de Green Lantern, Geoff Johns, Dave Gibbons puis Peter J. Tomasi, accompagné par l’inépuisable Patrick Gleason, se lancent dans une saga qui va profondément marquer les comics des années 2000.
Le renouveau de la garde des lanternes vertes
Hal Jordan, après une période de « déséquilibre mental », est de retour.
Profitant de l’occasion, Les gardiens d’Oa reforment le corps des Green Lantern.
Pour cela, ils proposent aux vétérans, Guy Gardner et Kyle Rayner, de former les nouvelles recrues arrivant en masse sur Oa.
Mais est-ce que cela sera suffisant pour faire face aux conflits qui attendent le corps des Green Lantern ?
Green Lantern Corps : Recharge
Mini série introductive, Green Lanter Corps : recharge est chapeautée par Geoff Johns et Dave Gibbons (que beaucoup connaissent comme étant le dessinateur de Watchmen) épaulés par Patrick Gleason aux dessins.
À travers son intrigue aux multiples ramifications, la série met sur le devant de la scène une pléiade de nouveaux personnages et quelques têtes connues dont Guy Gardner et Kyle Rainer.
Le ton se veut sombre mais les répliques acerbes de Guy Gardner apportent un peu de légèreté et d’humour.
L’histoire et la multiplicité des évènements sont pensées pour être prolongées sur le long terme.
Ainsi, certaines graines ne germeront qu’à la fin, amenant des évolutions inattendues et propices à des conflits futurs.
Les membres du corps des Lantern
À la fin de Recharge, Geoff Johns laisse les mains libres à Dave Gibbons qui se retrouve seul au scénario.
Cette période profite des éléments intégrés dans la mini-série et développe par le biais d’ arcs courts une ambiance de collectivité.
Dave Gibbons accorde une importance égale à chaque membre du corps, créant de véritables duos de protecteurs.
Cependant, Guy Gardner reste central.
Loin de ce qu’on imagine des Green Lantern, le héros a un caractère trempé et des avis tranchés.
Assez primaire de premier abord, le super-héros devient le symbole d’une contestation systématique de la hiérarchie.
N’hésitant pas à remettre en cause les choix des gardiens d’Oa, il montre une liberté d’esprit qui lui sera grandement utile par la suite.
Côté intrigue, le lecteur.rice aura son lot de découvertes spatiales, de conspirations et de menaces interplanétaires.
Le souffle se veut épique et haletant, ne laissant que de rares moments de répit pour les personnages.
D’une certaine façon, Green Lantern Corps est le mélange adéquat entre Star Trek et Stormwatch de Warren Ellis.
L’arrivée de Peter J. Tomasi
Surfer entre toutes les couleurs
Mais, c’est sans doute avec l’arrivée de Peter J. Tomasi au scénario que la série prend toute son ampleur.
Le scénariste profite très largement de la mythologie des Green Lantern et des divers confrontations et ennemis auxquels ils vont être opposés.
En pleine guerre contre les Lanternes jaunes, le Corps se retrouve en pleine tourmente.
Entre action politique et manipulations, Peter J. Tomasi s’amuse à mettre à mal nos héros tout en préparant le terrain à une menace encore plus terrible.
De ce point de vue, il décrit assez bien les errements et les manipulations de gardiens d’Oa.
Ce qui rend d’autant plus légitimes les oppositions de Guy Gardner voire les « cachotteries » de Kyle Rainer.
Avec une facilité déconcertante, il se sert des éléments mis en place par ses collègues et les développe avec une profondeur et une tension continue.
L’arrivée de Mongul, au début du tome 2, est presque un amuse-bouche par rapport à ce qui attend les héros par la suite.
Suivant les events chapeautés par Geoff Johns sur la série mère, Peter J. Tomasi intègre l’invasion des Black Lantern à son intrigue.
Et jamais le corps n’aura subi une telle menace.
Le scénariste gère à la perfection l’horreur de cette nouvelle menace jouant autant sur son côté cauchemardesque que sur l’action dantesque qui en découle.
Ainsi, on découvrira un Guy Gardner, comme voue le reverrez sans doute humains cèdent à ses pires démons.
Les personnages sont toujours au centre de l’intrigue et de nombreuses évolutions sont au programme de ce deuxième opus.
Les liens d’amitié sont d’autant plus forts qu’ils entrent en contradiction avec les commandements des gardiens.
À ce niveau, Peter J. Tomasi suit la direction de Dave Gibbons : derrière ce flot d’action se trouvent des personnages auxquels on va s’attacher.
On rit avec eux, on pleure avec eux, on a peur pour eux.
Emerald Warriors
Pour prolonger le plaisir, Urban publie la suite de Green Lantern Corps intitulée Green Lantern : Emerald Warriors.
Toujours chapeauté par Peter J. Tomasi, la série se concentre sur l’expédition de 3 Lantern à travers les confins de l’espace : Guy Gardner, Killowog et Arisia.
Le scénariste en profite pour introduire (fatalement) une nouvelle menace tout en continuant les intrigues lancées dans Green Lantern Corps.
Si on retrouve l’ambiance de la première série, l’action se veut ici moins explosive.
De même, les personnages sont plus torturés et doivent faire face aux répercussions des évènements passés.
Si le trio (puis quatuor) fonctionne bien, on regrette néanmoins l’absence de Kyle Rainer qui avait su créé un duo attachant avec Guy Gardner.
De plus, le run se conclue sur une « non fin » assez frustrante.
Pour la partie graphique, Patrick Gleason laisse sa place à Fernando Pasarin.
S’il propose un travail honnête, la comparaison avec son prédécesseur ne va pas en sa faveur.
Les dessins de Patrick Gleason
Patrick Gleason assure quasiment l’entièreté de la partie graphique de Green Lanter Corps.
Ne laissant sa place que de rares fois ( Keith Champagne, Carlos Magno, Luke Ross ), le dessinateur montre une grande régularité dans son travail.
En France, beaucoup l’ont découvert à travers l’excellent run Batman et Robin aux côtés de Peter J. Tomasi et sont tombés sous le charme de son empreinte graphique.
Un style dans la pure tradition mainstream qui multiplie les scènes de bravoures narratives avec une aisance déconcertante.
Les cadrages variés laissent place aux exploits, toujours plus épiques, de nos héros.
Les designs de ses personnages sont parfaitement maitrisés.
À cet égard, il montre un goût prononcé pour les Freaks.
Le clan des lanternes jaunes lui donne tout un tas d’occasions pour s’éclater avec des personnages aussi grotesques qu’effrayants.
En résumé
Green Lantern Corps est le mixte parfait entre space opéra et récit super-héroique. Multipliant les scènes d'action ébouriffantes, Dave Gibbons et Patrick Gleason ont su insuffler une tension quasi continuelle à leurs intrigues.
Peter J. Tomasi, toujours accompagné de Patrick Gleason, se servira de cette base solide tout en développant un esprit de groupe où chaque membre à son importance.
Surfant sur les multiples events de l'époque, Peter J. Tomasi nous transporte dans une saga époustouflante.
Si la suite, Emerald Warriors, est de moindre qualité, elle permet néanmoins de profiter d'une dernière aventure avec des personnages foncièrement attachants.
Un must have.
Commander sur
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