Le roi et rien (Olivier Tallec)

Le roi possède tout.
De la chose la plus folle à la plus anodine.
Vraiment tout ?
Non, il lui manque quelque chose d’inestimable : le rien.

Posséder à tout prix !

La collection du Roi

Avec le roi et rien, Olivier Tallec s’attaque à un problème majeur de nos sociétés modernes : l’obsession de la possession.

Le Roi a déjà tout.


« Des vélos à chenille, des chenilles à vélo, des éléphants sans trompe, un orage qui refusait de faire des éclairs, ou des patins à glace goût caramel…
Bref, il avait tout, car c’était un collectionneur.»

— Olivier Tallec, fin observateur de la nature humaine

Mais le roi est insatisfait car il lui manque quelque chose d’essentiel dans sa collection : le rien.
Et comment avoir rien quand on a déjà tout.
C’est exactement ce que va chercher à savoir le roi sans saisir immédiatement que pour avoir rien, il va devoir devoir se débarrasser de tout.

Comme à son habitude, Olivier Tallec croque avec humour et finesse les contradictions de la nature humaine.
Il démontre avec justesse que la possession ne sert, au final, qu’à combler un vide qui ne se remplit jamais.
Car, au fond, ce roi n’a pas l’air bien heureux. Ses grand yeux globuleux expriment à merveille l’insatisfaction qu’il ressent mais aussi l’incompréhension à laquelle il fait face en cherchant ce qu’il ne peut pas avoir.

Au final, Olivier Tallec essaie de répondre à cette question existentielle :
 » À quoi bon vouloir tout posséder quand on se satisfait de rien ?  »

Le sens de l’observation

Un roi en pleine réflexion

Olivier Tallec est sans conteste un des plus grands auteurs d’albums jeunesse.
Et ce n’est pas Le roi et rien qui dérogera à cet état de fait.

À l’image de son écureuil dans J’aurais voulu, Le roi et rien d’Olivier Tallec est saisissant d’humanité.
Pourtant, celui-ci est caractérisé avec peu.
Un jogging jaune, sorte de référence au vêtement préféré des ados , une couronne ancrée sur sa tête et ses deux billes rondes qui lui servent de yeux.
Des yeux qui expriment toutes les interrogations et les réflexions d’un jeune homme complètement perdu.
Avec peu, l’auteur réussit à nous attacher à un personnage qui, d’une certaine façon, est le reflet d’un défaut inhérent à nos sociétés capitalistes.

Le roi et rien brille aussi par sa mise en page qui illustre à merveille le texte autant par sa multitude de détails que par ses pages laissant place à un vide nécessaire.
Et bien sûr, mais on aurait tort de ne pas le mentionner, les couleurs sont un pur régal.
On notera d’ailleurs la place majeure du rouge dans chacune des illustrations, comme un fil qui conduit le lecteur.rice de la première à la dernière page.

Un pur régal !

En résumé

Le roi et rien est une nouvelle fois une très belle réussite d'Olivier Tallec. 

À travers les questionnements de ce jeune roi, l'auteur pointe du doigt certaines dérives de notre système capitaliste nous amenant, suivant nos moyens, à toujours en vouloir plus sans se satisfaire de rien. 
L'ensemble est, comme d'habitude, merveilleusement mis en image par de sublimes illustrations rougeoyantes.  

Olivier Tallec est décidément un fin observateur de l'espèce humaine. 

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