Merlin, le petit voisin de Chaussette qui lui avait trouvé ce fameux surnom, a bien grandi .
Et la vie n’est pas des plus simples pour le jeune adolescent qui doit faire face à des émotions contradictoires.
Alors que sa mère vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’un cancer, Merlin tombe amoureux et culpabilise de se sentir heureux.
Chaussette décide de l’aider mais peut-elle comprendre ce que ressent le jeune garçon?
Un récit touchant de justesse
Après avoir raconté l’histoire de Chaussette puis celle de Jeannot, Loic Clément ne pouvait pas boucler la boucle sans s’intéresser au destin de Merlin.
Ici les rôles s’inversent.
Si le jeune garçon était le narrateur/témoin de la vie de Chaussette, c’est désormais à son tour d’endosser cette lourde tâche.
Or Merlin traverse une période difficile.
Faire face à la maladie d’un parent n’est jamais chose facile et l’auteur trouve les mots pour nous faire ressentir la détresse du jeune garçon sans jamais tomber dans le pathos.
Comme souvent avec Loic Clément, l’axe est non seulement juste mais original.
Il exprime avec perfection que dans la vie rien n’est facile et que les sentiments, ça ne se commande pas.
Tristesse et amour sont, au fond, des émotions liées qu’on a tendance (à tort ? ) à opposer et qui amènent, ici, la culpabilité que ressent Merlin.
Pourtant, personne ne lui demande d’être malheureux mais ne pas l’être est une faute qu’il ne se pardonne pas.
Au point qu’il pense être incompris, même par Chaussette, qui a pourtant été, elle aussi, touchée par la mort.
Avec Merlin, Loic Clément nous livre une conclusion émouvante et intelligente.
Chacun gère la tragédie à sa façon : la dépression, l’étouffement de la tristesse par le travail, l’ignorance, l’hommage …
Certaines choses se contrôlent, d’autres non, mais l’important est d’y faire face pour mieux accepter ce que l’on traverse.
Carole Maurel : la compagne idéale
Carole Maurel est une autrice bien installée dans le média.
Ayant déjà participé à la destinée de Jeannot, c’était presque une évidence de la revoir reprendre les crayons pour conclure cette chouette saga.
On retrouve avec plaisir son trait simple et efficace, agrémenté d’une palette de couleurs automnales rafraichissante.
Sa narration sert à merveille le récit de Loic Clément.
Une partie de pêche avec Jeannot, un ricochet avec Chaussette, tous ces moments font partie de la vie de Merlin : des plus émouvants aux plus anecdotiques.
Chaussette, Jeannot, Merlin et tous ceux qui les entourent se démarquent par leurs sentibilités et c’est sans doute pour cela qu’ils nous émeuvent autant.
En résumé
Loïc Clément dit au revoir à ses personnages de la plus belle des façons : avec émotion et sincérité.
Parfaitement illustrée par les crayons lumineux de Carole Maurel, la petite vie de Chausette, Jeannot et Merlin nous aura apporté de multiples moments de tristesse et de joie.
Et je ne sais pas pour vous mais moi, ils me manqueront !
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