Mots Tordus et Bulles Carrées

Golden Sheep (Kaori Ozaki)

Tsugu Mikura, grande amatrice de guitare électrique, retourne dans sa ville natale avec toute sa famille (hormis son père parti « dans les étoiles »).
La jeune fille était très attachée à son père mais elle reste souriante.
Elle sait qu’elle va retrouver une amitié qu’elle a dû abandonner il y a 7 ans.
En effet, alors qu’ils étaient en primaire, Tsugu et ses amis, Sara, Yushin et Asari, s’étaient juré de se retrouver devant la statue du Golden Sheep.

Mais une amitié peut-elle endurer une telle absence ?

Une histoire d’amitié

Des ami(e)s et une promesse

Tsugu est une jeune fille enjouée.
Membre d’une famille essentiellement composée de filles, elle se démarque par une énergie folle et un optimisme à toute épreuve.

Alors que sa vie est en plein chamboulement, elle ne perd aucunement sa joie de vivre, persuadée qu’elle va retrouver ses amis enfance.
Parmi eux, il y a Sara la grande amie de Tsugu, Yushin , le défenseur des opprimés et Asari, l’artiste qui se rêve mangaka.
Un trio qui a partagé de nombreux moments restés ancrés dans les souvenirs de Tsugu.
Et même si Sara se sent exclu d’un de ses évènements, elle comprendra qu’au final, elle a toujours été dans leurs pensées.

Or, 7 ans, c’est long pour tenir une promesse.
Mais les amis sont présents et Tsugu plonge des années en arrière, comme si elle ne les avait jamais quittés.

Mais l’optimisme de l’adolescente cache aussi une certaine dose de naïveté.

Les désillusions d’une amitié contrariée

Une introduction choc

Malgré l’absence de Tsugu, la vie des ses amis s’est poursuivie et a connu de nombreuses zones de turbulences.
Elle ne s’en rend pas compte tout de suite mais les amis qu’elle retrouve devant le Golden Sheep ne sont plus vraiment les mêmes.

L’introduction « choc » qui met en scène Asari essayant de préparer son suicide avant être sauvé in extremis par Tsugu est d’ailleurs assez claire sur ce sujet.
Derrière un récit « bon enfant » se cachent des problématiques fortes liées à la construction de nos adolescent(e)s.
Harcèlement, jalousie vont éclater au grand jour et amener Tsugu de déception en déception.

Le monde adolescent, bien loin de l’innocence enfantine, est imprégné de violence, de vengeance, de jalousie et de lâcheté.
Et comme tous ces adolescents, ses amis (et par ricochet, elle-même) ne sont pas épargnés.
Au contraire, ils sont eux même acteurs des malheurs des autres.

Sara cache son amour pour Yushin, ce qui la pousse vers une jalousie incontrôlée.
Yushin est devenu un jeune loubard pour faire face à un passé douloureux.
Et Asari subit un harcèlement, pour lui aussi répondre de ses erreurs de collégien.

Les amis d’antan ont bien trop vécu pour l’être encore.

Un nouveau départ

Un duo en reconstruction

Le premier tome se termine sur un changement de statut quo.
Tsugu, pour protéger Asari, décide de s’enfuit avec lui à Tokyo.
Ensemble, ils vont découvrir une nouvelle vie où trouver un travail devient primordial.
C’est ainsi qu’ils font la connaissance de « Grand-Père », un étrange monsieur lié à la famille de Tsugu.
Le récit regorge d’ailleurs de nombreuses surprises, plus ou moins attendu.

Le duo Asari / Yushin évolue de façon étonnante, peut être aussi parce que Yushin ets le personnage le plus intéressant du groupe d’amis.
Complexe, il fait face à de nombreux ressentiments qui n’ont cessé de conditionner sa vie et au final, de le rendre malheureux.
Le fait qu’il cherche un exutoir à travers la boxe n’est pas anodin même s’il n’est pas suffisant.
On pourra regretter une résolution un peu simple des conflits mais la série ne faisant que 3 tomes, je trouve que Kaori Osaka s’en est bien sorti.

Son dessins est assez classique mais parfaitement exécuté.
On retient surtout la finesse de son récit qui réussit à alterner les moments drôles et sensibles avec d’autres beaucoup plus intenses et émouvants.

En résumé

Golden Sheep de Kaori Ozaki est un manga attachant, sensible et drôle. 

Derrière cette bonne humeur se cache une intrigue plus complexe qui n'hésite pas à démystifier les histoires d'amitié.
Avec un dessin classique mais efficace, Kaori Osaka offre une belle réflexion sur le passage de l'âge adolescent à l'âge adulte qui sera sans doute affiné sur les prochains volumes.

Une oeuvre qui aborde le harcèlement de façon moins brutale même si l'autrice n'hésite pas à être rude pour marquer les esprits.

Commander sur

Pour lire nos chroniques sur Ce n’est pas grave, mon crapaud et L’ami retrouvé

Bulles Carrées

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Aller au contenu principal