Easy Breezy raconte le parcours de Yang Kuaikuai, un collégien solitaire.
Alors, quand il tombe par hasard sur Li Yu, un jeune voyou qui passe son temps à le brimer, en plein vol de camionnette, il sait que sa journée va prendre une autre tournure.
Gang local, course poursuite et affaire de kidnapping, rien ne lui sera épargné.
Quand la Chine rencontre l’Italie
J’avais repéré depuis quelques temps l’ouvrage de Yi Yang édité aux éditions Ça et là.
Pourtant, le fait de ne pas connaître l’autrice, d’être peu habitué à cet éditeur et le nombre (toujours plus) important de sorties m’avait fait remettre cet achat à une période indéfinie. C’était une erreur qu’il me fallait réparer.
Et, au vu de la qualité de l’ouvrage, je suis bien content d’avoir passé le pas.
Yi Yang est une jeune autrice chinoise qui vit et a fait ses études de beaux arts en Italie.
Ainsi, Easy Breezy, dont l’action se passe dans la ville de naissance de l’autrice, est en premier lieu le reflet des souvenirs de Yi Yang.
Plus qu’une carte postale de la Chine, le récit est un pur condensé d’action enchaînant les scènes à un rythme effréné.
Le groupe hétéroclite d’Easy Breezy
En une seule journée, notre petit groupe, composé de Yang, Li, l’Oncle Ba et la petite Yun enchaine les courses poursuites à toute allure à travers les rues de la ville.
Cette frénésie est agrémentée par des dialogues savoureux.
Ces derniers reflètent les rapports houleux mais complices entre chacun des membres du groupe (et notamment entre Yang et Li)
Une véritable famille se crée sous nos yeux.
Ainsi Yang et Li vont apprendre à se connaître, à s’apprécier.
Yang, bien loin de rester dans son rôle de victime, va se montrer mordant vis à vis du manque d’intelligence de la jeune brute.
Li, au contact du jeune collégien, va progressivement ôter sa carapace.
Il démontre, que tout voyou qu’il est, il a ses limites face à certains actes immoraux.
C’est sur ce point que nos 2 garçons se rejoindront, prêts à apporter leur aide à une jeune fille qui, petit à petit, va intégrer leur petite famille.
Un dessin sous influence
Le graphisme de Yi Yang (dont c’est le premier album sorti en France) est saisissant.
C’est avant tout le dynamisme de ses planches qui frappe le lecteur.
Son trait acéré se laisse aller à des exagérations anatomiques et de mise en scène.
Ce style me rapelle un de mes mangakas préférés : Taiyo Matsumoto.
Et les points communs ne s’arrêtent pas là.
Comment ne pas voir dans Easy Breezy, et notamment dans notre duo de personnages, une réminiscence de Kuro et Shiro, les deux frères d’Amer Béton ?
Bien sûr, on n’a pas l’ambition démesurée de l’oeuvre de Matsumoto mais on y retrouve, par bribes, une approche commune liée autant par le fond que par la forme.
En résumé
Easy Breezy est une découverte autant pour l'oeuvre qu'elle recèle que pour le talent graphique de son autrice.
Pur récit d'action agrémenté de dialogues ciselés, le récit de Yi Yang nous emporte de la première à la dernière page.
Fortement influencé par le trait de Taiyo Matsumoto, Easy Breezy peut être perçue comme un cri d'amour au mangaka pour lequel Yi Yang porte une grande admiration.
Une autrice en maturation mais à suivre de très près.
Pour lire nos avis sur : Rien ne nous appartient et Amer Beton