Mots Tordus et Bulles Carrées

Hellboy & B.P.R.D. (Mike Mignola / Collectif)

Créé en 1994 par Mike Mignola, Hellboy n’a cessé d’étendre son univers à travers de nombreuses séries et mini-séries.
Hellboy & B.P.R.D. est une de ses dernières extensions.
Elle met en scène les premières années du démon au service du Bureau for Paranormal Research and Defense, période assez peu développée dans la série originelle.
Malgré la conclusion dantesque qu’il apporte à la série mère Hellboy ainsi qu’à sa série soeur B.P.R.D., elle donne l’occasion de suivre de nouvelles aventures de la créature de Mike Mignola.

Un univers que tout amateur de fantastique se doit de découvrir.

Les autres volumes de la série seront chroniqués prochainement.

Le retour d’Effie Kolb (Tome 7)

Hellboy sous les traits de Zach Howard

Ce tome, composé de 5 récits, a la particularité d’être écrit par Mike Mignola en solo.
Jusque là, il avait l’appui de Chris Robertson et de Scott Allie.
S’il délègue toujours la partie graphique à d’autres dessinateurs, on ne peut qu’apprécier de le revoir, comme au premier jour, seul aux commandes de sa création.

La première histoire, le retour d’Effie Kolb, ramène Hellboy sur les terres où il a affronté l’Homme Tordu.
Ce récit culte est resté dans les mémoires pour le travail magistral du regretté Richard Corben.
Et c’est Zach Howard qui a la lourde tâche de lui succéder sur cette « suite ».
Son trait, fouillé et détaillé, semble en contradiction avec la simplicité du maître Mignola mais il a l’avantage de proposer une vision percutante.
L’ambiance est pesante et en totale adéquation avec l’univers d’Hellboy.

Une longue nuit à la gare de Goloski emmène Hellboy sur les terres russes.
Il y fait la rencontre d’un homme sur le quai d’une gare abandonnée.
Matt Smith est un des auteurs récurrents d’Hellboy & B.P.R.D.
Son dessin, fortement influencé par celui de Mignola, reprend certains de ses tics sans sa radicalité graphique.
L’auteur assure une certaine continuité mais on regrette cette filiation trop pesante.

L’heure de sa mort et l’envoyé sont dessinés par Tiernen Trevallion.
Alors que le premier récit se passe dans les rêves d’Hellboy, sur le second, il enquête sur un étrange décès.
Son style anguleux possède des aspérités et une rigidité qui convient assez bien à l’univers du démon.
On lui reprochera certaines cases moins inspirées mais l’ensemble reste efficace et agréable à regarder.

Le club des 7 épouses signe les retrouvailles d’Adam Hugues avec la création de Mike Mignola.
Plutôt rare sur des pages intérieures, on apprécie encore plus quand il nous gratifie d’aussi belles planches.
Sa colorisation tranche avec les habituels aplats rigoureux de Dave Stewart mais il crée une ambiance unique et assez terrifiante.

Un retour au source

Hellboy est harcelé même dans ses rêves

Jusque là, l’objectif d’Hellboy & B.P.R.D. était de vivre les premières missions du démon au sein de l’agence américaine.
Le comics, se composant d’un run complet, avançait de façon chronologique, de 1952 à 1954.
On y découvrait un Hellboy encore novice accompagnés de nouveaux agents humains qui disparaissaient au gré des décès.
L’idée était intéressante mais elle ne réussissait pas à retrouver la grâce et l’intensité du cycle originel.

Avec le retour d’Effie Kolb, la série tente clairement un retour aux sources.
Paradoxalement, dans cet album, le B.P.R.D. est très peu présent.
On retrouve un Hellboy solitaire, qui, comme sur les premiers tomes de la série originale, enquête sur des phénomènes paranormaux divers et variés.
Certaines histoires sont liées à d’anciennes enquêtes du démon mais elles restent indépendantes les unes des autres.
Les lieux (Appalaches, Russie, France),les dates (1967, 1979, 1991 et 1992) sont éparpillées et on retrouve le côté mondial et intemporel qu’on aimait tant au début de la série.
De la même façon, Mike Mignola laisse tomber le sacro-saint arc en 6 parties pour se concentrer sur des histoires courtes, simples mais d’une efficacité redoutable.
Influencées par Edgard Allan Poe ou HP Lovecraft, les intrigues restent accessibles aux nouveaux lecteurs et offrent une véritable porte d’accès au monde d’Hellboy.

Au final, si le Retour d’Effie Kolb n’est pas forcement un volume majeur, il réussit à replonger les lecteurs dans les premières heures d’Hellboy tout en permettant aux nouveaux de se faire happer gentiment par un univers qui ne cesse de s’étendre.

En résumé

Le retour d'Effie Kolb est très différent des autres Hellboy & B.P.R.D.
Comme aux premiers jours, Mike Mignola se retrouve seul aux commandes de 5 nouvelles qui sonnent comme un retour aux sources. 
Des histoires courtes et indépendantes les unes des autres, une utilisation fine et intelligente du folklore fantastique et un personnage toujours aussi charismatique. 

Sił n'a toujours pas repris les crayons, il les laisse, pour autant, entre de bonnes mains. 
Zach Howard, Matt Smith, Tiernen Trevallion et Adam Hugues proposent 4 visions oscillant entre respect, hommage et ambiance graphique. 

Un tome parfait pour découvrir Hellboy et son univers. 

Commander sur

Pour lire nos chroniques sur Croquemitaines et La dragonne et le drôle

Bulles Carrées

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Aller au contenu principal