Mots Tordus et Bulles Carrées

Les mots fantômes ( David Moitet )

Quelle couverture intrigante que celle réalisée par Frédérique Renoust pour illustrer la couverture de ce roman de David Moitet intitulé « Les mots fantômes » aux éditions Didier Jeunesse !

Disparition brutale, mystères et hallucinations. Il n’en fallait pas moins pour me donner envie de lire ce thriller fantastique.

Et le prologue nous plonge directement dans cette histoire à l’atmosphère étrange. Alors qu’Eliott, un lycéen, emmène jouer sa petite soeur Thaïs au parc près de chez eux, leur mère se lance dans la confection de cookies. Mais lorsqu’ils reviennent de leur sortie, les deux enfants découvrent le corps inanimé de leur maman. Malgré l’arrivée des secours, il est trop tard…

Deux jours plus tard, alors qu’Eliott reprend difficilement le chemin du lycée, sa camarade Lilas fait une crise d’hallucination en plein couloir. Une femme d’une quarantaine d’année lui apparait et essaye de lui parler mais Lilas n’entend rien. La peur et l’angoisse l’oppressent car ce n’est pas la première fois que cela lui arrive.

Débute alors une alternance de chapitres dont le point de vue sera centré sur l’un de ces deux personnages principaux. Car Lilas et Eliott vont se croiser dans une maison de repos, alors qu’ils sont tous les deux soignés pour apaiser leurs troubles psychologiques.

Aux frontières du réel

La trame du roman est assez classique. Les deux jeunes vont rapidement se rendre compte qu’ils sont liés par l’apparition de celle qui se révèlera être la mère d’Eliott. Alors que l’enquête officielle sur sa mort s’oriente très vite vers un suicide, le jeune homme ne veut pas s’arrêter là. Il est persuadé que sa mère a été tuée.

Eliott et Lilas vont donc apprendre à se connaitre l’un l’autre mais sur eux-mêmes, car la clé du mystère repose sur leurs compétences conjointes.

L’atmosphère du récit devient très vite opaque et plonge les lecteurs dans un fantastique teinté de pas mal de suspense. Les crises de Lilas rappelleront aux plus anciens les belles heures du film 6e sens de Night Shymalan, sorti en 1999, dans lequel un jeune garçon voyait des morts. Leur apparition était alors précédée d’un froid intense, comme dans ce roman.

Un enquête intime

Mais ce qui fait la réussite de ce roman, à mon sens, ce sont les mystères et les secrets qui se cachent dans les deux familles des protagonistes. Secrets de famille, mystères liés à la maladie, Eliott et Lilas sont deux adolescents sur les épaules desquels pèsent beaucoup de leur histoire familiale.

Et c’est là tout le talent de David Moitet. L’auteur, habitué des prix Polar et Incos, sait construire une trame à la fois claire et complexe. Si l’on s’attend parfois à certains dénouements, la construction des personnages secondaires apporte une vraie densité à certaines scènes.

On appréciera particulièrement Sadie (qui porte si tristement bien son nom) et Jean, le grand-père bourru et plein de fêlures.

Pourquoi lire Les mots fantômes ?

L’écriture vive et sensible de David Moitet prend très vite les lecteurs par la main, les menant par des chemins fantastiques parfois tortueux et inquiétants mais sans violence. Les scènes d’action, très cinématographiques, font mouche. Pour couronner le tout, par les thèmes abordés tels que la folie ou le deuil, ce roman vous fera vivre des minutes intenses et pleines de doute. Un vrai plaisir !

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Mots tordus

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