Momo, Petit prince des Bleuets (Marc Lizano)

C’est les vacances pour Momo.
Pour la première fois, il pousse les portes de la bibliothèque de la cité des Bleuets.
Et avec une simple carte, il découvre un monde vaste, peuplé de personnages passionnants.
Mais c’est en faisant la rencontre de Monsieur Edouard que cette richesse va prendre une part importante de ses journées.

Une quête de connaissance

Un simple carte comme accès à la culture

Momo, Petit princes des Bleuets est une adaptation du livre de Yaël Hassan.
Après Un grand-père tombé du ciel, c’est la deuxième fois que Marc Lizano se consacre à l’oeuvre de la romancière.
Ce n’est d’ailleurs pas anodin de retrouver certains points communs entre ces deux livres.

Datant de 1998, Marc Lizano n’a découvert le roman récemment.
Attendri par le personnage de Momo (mais qui ne le serait pas ?), il s’est retrouvé dans ce petit garçon boulimique de lecture.
Et d’une certaine façon, j’ai eu la même sensation à la lecture de cette adaptation.
Je me suis revu gamin, trainant mes baskets à travers les étalages de ma bibliothèque de quartier.
Certes, mes lectures m’ont plus porté vers Bilbo, le Hobbit que Le Petit prince mais la finalité est la même.

Momo découvre, par la lecture, des espaces nouveaux dont il va trouver le prolongement avec ce vieux professeur à la retraite : Monsieur Edouard.
Entre ces deux-là, une rencontre intergénérationnelle s’opère.
Si le jeune garçon profite de son expertise, le vieil homme retrouve une fraîcheur dans leurs interactions.
L’un comme l’autre s’évadent d’une certaine façon de leur quotidien.
On pourrait d’ailleurs y chercher une réflexion sur les cités mais la vision de Yaël Hassan est avant tout optimiste et humaniste.
Marc Lizano pousse le concept un peu plus loin en sortant le gamin de la cité pour découvrir Paris.
Plus que les livres, c’est tout un monde artistique qui s’ouvre à lui.
L’auteur explique que cet ajout vient de rencontres avec des enfants de quartiers qui pensent que les bibliothèques ou les musées ne sont pas pour eux.
Malheureusement, c’est encore très actuel.
Les raisons sont multiples mais de nombreux collègien.nes croient qu’ils n’y ont pas leur place.
À l’image de Monsieur Edouard, ancien professeur, c’est à l’école de permettre ce passage de relais.

Avec Momo, Petit prince des bleuets, l’auteur démontre que la culture amène à une ouverture d’esprit tout en te sortant de ton quotidien.

Le style Lizano

Grosses têtes, petits corps

Le dessin de Marc Lizano est reconnaissable entre tous.
Qu’on apprécie ou non son trait, on reconnait immédiatement ses personnages aux têtes démesurées.
Ce choix artistique est particulièrement marquant et symbolise assez bien le monde de l’enfance.
À la limite de la ligne claire, ses visages laissent forcément la part belle à un dessin expressif et attachant.
Au final, il arrive à faire beaucoup tout en gardant une simplicité dans ses lignes.
Si les décors sont minimalistes, ils apportent ce qu’il faut de vie à un ensemble graphique agréable.
La mise en page est fluide et se démarque par des choix inventifs, donnant du relief à ses pages.

Ainsi, l’approche de Marc Lizano reste personnelle et fonctionne à merveille chez les jeunes lecteur.rices.

En résumé

Momo, Petit prince des Bleuets est la deuxième adaptation consacrée à un roman de Yaël Hassan. 

Par le biais d'un récit optimiste, l'auteur rend hommage aux bienfaits de la littérature et de la culture en général.
En poussant les portes de la bibliothèque, le jeune Momo découvre une multitude de récits, plus ou moins complexes, l'amenant à une ouverture vers l'extérieur.
Récit intergénérationnel, il témoigne de la richesse des interactions avec nos ainés.

Momo, Petit prince des Bleuets est un récit lumineux, plein d'espoir, qui croit dans la jeune génération des quartiers.

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