Maya vient de se fêler le poignet pour la première fois.
Surprise (et fascinée) par l’image de sa main squelettique, sous le prisme de la radio, elle s’endort la tête pleine de questions.
Mais dans la nuit, son squelette la réveille et lui propose un voyage à l’intérieur même de son propre corps.
Un voyage intérieur
Quand j’étais gamin, je suis tombé en fascination devant L’aventure intérieure de Joe Dante.
Or, et de façon assumée, c’est en partie cette ambiance que l’on retrouve dans Mon corps, le squelette et moi de Sandrine Bonini et Élise Follin.
Tout part d’un simple constat : » C’est donc à cela que ressemble mon squelette ? »
« Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’aime trop imaginer à quoi ressemble l’intérieur de mon corps. C’est vrai : je ne trouve pas très rassurant de penser à ses propres os et à tout ce sang qui se promène en liberté sous sa peau. »
— Maya
Pourtant, et de façon contradictoire, Maya trouve la radio de son poignet magnifique.
Au point de l’afficher sur son mur, aux côtés des idoles qu’elle admire.
Et c’est là le brio des autrices qui, par le biais de l’imagination de cette jeune fille, nous convoquent à un voyage merveilleux.
Et qui de mieux que son propre squelette pour lui servir guide, un poil maladroit.
Ainsi Maya découvre un monde étrange, aux décors fantasmagoriques et aux mystérieux locataires.
On ne sera pas étonné de retrouver parmi eux les restes d’un repas à peine digérés, en partance pour un bain d’estomac.
Alors certes, on est loin de l’angoisse du film de Joe Dante, même si la jeune fille se transforme, pour l’occasion, en aventurière prête à porter secours à son squelette.
On s’amuse, on frémit gentiment mais, avant tout, Sandrine Bonini nous apprend à aimer notre propre organisme.
Un corps humain merveilleux et fascinant
Mon corps, le squelette et moi adopte une vision fantasmée mais réjouissante des entrailles de la jeune Maya.
Aidée en cela par le trait d’Élise Follin, on découvre un environnement fantasmagorique, aux formes et aux couleurs multiples.
Si l’oeil expert reconnaîtra certains des organes concernés, on est avant tout emporté par l’émerveillement de ce voyage.
Le trait est fin, lumineux, et offre une vision presque onirique de l’intérieur de Maya.
Sans aller jusqu’au symbolisme d’Il était une fois… la vie, on retrouve cette idée que notre corps est un habitat et que chaque élément y a sa place et son rôle à jouer.
Bien sûr, on n’essaiera pas de se jeter, comme Maya, dans un bain de suc gastrique mais on s’amuse en découvrant que le voyage de nos aliments se transforme en toboggan aquatique.
Les doubles pages d’Elise Follin sont magnifiques et donnent encore plus d’espace à ce mystérieux environnement.
En résumé
Mon corps, le squelette et moi de Sandrine Bonini et Élise Follin est une façon amusante de faire découvrir le corps humain aux plus jeunes.
Entre une aventure rappelant à certains parents l'ambiance de L'aventure intérieure de Joe Dante et un dessin tout en rondeur et en couleurs, on referme cet album avec une vision nouvelle de notre anatomie.
Pour Sandrine Bonini et Elise folie, le corps humain devient un monde merveilleux et fascinant et elles ont bien raison.
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