Mangaka (Thibault Vermot)

Il a le format d’un manga, le titre d’un manga et une couverture de manga dessinée par Marie Desnoyer. Mais c’est bien un roman que vous avez entre les mains ! Thibault Vermot, qui nous avait embarqués (et bien fait rire) dans son univers samouraï avec Yokaï en 2022, réitère son voyage avec Mangaka. Mais cette fois, l’atmosphère est tout autre… Entre thriller et fantastique, vous allez suivre l’aventure d’Asuka, une jeune lycéenne passionnée par le manga, lancée malgré elle dans un concours de dessin, alors qu’un monstre, « le vampire d’Osaka », sévit dans les environs. Frissons garantis !

Un feuilleton japonais

Si, comme nous, vous lisez des shonens tels que Bakuman, Look Back ou Berserk, vous savez la passion et la puissance que peuvent déployer ces récits japonais. Dans des genres très différents, Look Back pour sa plongée dans le quotidien des dessinateurs de mangas. Et Berserk pour son univers de dark fantasy.

Mais peut être ne connaissez-vous pas « le feuilleton des Incos« . Le prix des Incorruptibles est le premier prix littéraire décerné par des jeunes lecteurs (entre le CE2 et le lycée). Or, chaque année, pendant 12 semaines, un auteur propose à des groupes d’élèves un nouveau chapitre de son histoire, le soumettant ainsi à l’appréciation de ses lecteurs. Ces derniers le commentent, le questionnent, voire le critiquent au travers de trois commentaires ou questions.

C’est ce processus de dialogue et d’échanges qui a jalonné l’écriture de Mangaka de Thibault Vermot. Et influencé sa narration, ses personnages et sa pratique de l’écriture.

Ça et sa lecture compulsive de mangas, dont témoignent les références qui jalonneront le texte. 75000 pages de mangas lues tout de même, selon l’auteur lui même !

Asuka et Cloud

Mais revenons à cette histoire.

Asuka est une jeune lycéenne passionnée de manga, qui dessine depuis son plus jeune âge, accompagnée par son amie Hina au scénario. Mais l’entrée au lycée va bouleverser son quotidien. En effet, Hina semble s’intéresser davantage aux « pestes » comme Aoki et aux garçons, plutôt qu’à « La légende des trois îles« , leur projet manga commun.

Or, depuis l’été, Asuka utilise un stylo particulier pour dessiner, qu’elle a nommé Teiko. Elle l’a créé à partir d’un bambou qu’elle a trouvé au fond d’une grotte et autour duquel elle a enroulé une mèche de cheveux noirs. Une sorte de talisman, aux pouvoirs étranges. Elle va en effet très vite se rendre compte que ce qu’elle dessine influence la réalité. On pense évidemment à Ewilan, l’héroïne de Pierre Bottero, mais l’univers va se révéler eaucoup plus sombre.

En effet, parallèlement au parcours d’Asuka qui voudrait devenir mangaka, notamment au travers de sa participation au concours du Renjirô, se tisse une intrigue inquiétante qui se dévoilera au fil des 4 tomes. Des femmes meurent mystérieusement à Osaka, victimes d’un tueur qu’on désigne déjà sous le nom de « vampire ». Et le jeune Cloud qui vient d’arriver au lycée semble y être lié.

Vous l’aurez compris, Thibault Vermot a tiré le meilleur de l’univers du manga. La vie quotidienne dans un lycée japonais, le rapport obsessionnel au processus créatif des mangakas, le fantastique lié aux créatures et monstres traditionnels mais aussi plus modernes (la référence à Fukushima au début du tome 1 laisse une piste d’interprétation qui se verra – ou non – confirmée au fil de la lecture). Mais il développe et donne vie et corps à ses personnages, comme il l’a toujours fait depuis Colorado train et Fraternidad. Et on se pose pas mal de questions sur qui ils sont vraiment…

On a donc hâte de découvrir la suite !

Pourquoi lire Mangaka ?

Avec Mangaka, et ce premier tome de ce qui sera une tétralogie, Thibault Vermot nous ouvre grandes les portes de l'univers quotidien d'une lycéenne passionnée de dessin au Japon mais également celle d'un univers fantastique et inquiétant, dans lequel rôde une créature assoiffée de sang et une présence menaçante. A la croisée du réalisme et du thriller fantastique, du shonen et du seinen, il nous embarque dans un univers étrangement familier par ses personnages adolescents mais empreint de mystère et de noirceur. Le frisson en prime !

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2 réflexions sur “Mangaka (Thibault Vermot)”

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