Petits Dieux (Mathieu Salvia / Krystel)

Pourchassé par le dragon de feu, un groupe composé d’un rat guerrier, d’un raton laveur et d’une jeune fée est sauvé in extremis par la grande guerrière BoumBoum.
Mais alors qu’elle pensait achever cette 105ème aventure, la tâche s’avère plus ardue que prévue.
N’ayant pas vaincu la créature, BoumBoum accompagne le groupe pour retrouver la Déesse en ayant une demande précise.
Fuir la forêt avant sa disparition totale.

La 105ème aventure

Un groupe éclectique

Un voyage de groupe

Après In Memoriam et Vermines, on peut dire que ces dernières années auront été prolifiques pour Mathieu Salvia.
Avec Petits Dieux, et en compagnie de Krystel, il explore cette fois-ci les terres de la fantaisie jeunesse.

Si la tonalité du récit se veut plus douce que les séries précédemment citées, on retrouve néanmoins son goût pour les créatures et les univers fantastiques.
Des univers calibrés qu’il adore prendre à rebours, comme c’est le cas pour Petits Dieux.

L’aspect jeunesse se ressent tout d’abord dans la composition du groupe de voyageurs.
L’équipe composée d’animaux anthropomorphiques et d’une fée toute mignonne reprend en partie les archétypes du genre.
Buck, le raton laveur, est le sage de l’équipe. Doux et sensible, il prend en compte l’avis des ses équipiers.
Cléo, avec qui il semble avoir créé une lien particulier, est plus énigmatique.
Pabo est un rat guerrier.
Malheureusement, il n’a ni la force ni la carrure pour se confronter aux dangers de la forêt.
On sent une grande frustration chez lui, comme si on lui avait donné un rôle qu’il ne pouvait pas tenir.
Et c’est ce qui explique les ressentiments qu’il a contre BoumBoum.
En plus d’être une rapportée du groupe, elle est aussi une concurrente contre laquelle il ne peut rivaliser.
Et pour cause : avec 104 aventures au compteur, on peut dire qu’elle est expérimentée.
Formée sur un modèle assez classique, elle fait penser à ces héroïnes de jeux vidéos qui enchaînent les victoires à la recherche de points à engranger.
Et, contrairement à Palo, elle assume totalement son rôle, quitte à en devenir un peu caricaturale.
Ce traitement est totalement assumé et trouvera d’ailleurs son explication au sein d’un récit plutôt prenant.

Une quête de survie

Le dragon de feu blanc

Si BoumBoum cherche la gloire, le reste du groupe tente de survivre.
Poursuivi par le Dragon de feu, il essaie de sortir en vain de la forêt.

Bien que court dans sa pagination, le récit de Mathieu Salvia est rythmé.
L’auteur nous plonge directement dans le bain, avant de prendre un peu de temps pour la présentation réglementaire des personnages.
On comprend rapidement les enjeux autour d’une quête qui reprend, en grande partie, les codes du genre : un groupe de voyageurs, une héroïne, un monstre destructeur et un objectif majeur.
C’est d’ailleurs le reproche que l’on pourrait faire à ce récit.
Heureusement, et de façon astucieuse, Mathieu Salvia détourne complètement son récit par une révélation qui chamboule la direction de l’intrigue.

Malgré tout, j’attends de vraiment voir où va nous mener le scénariste.
Car, en réalité, et arrêtez-vous là si vous ne voulez pas être spoilé, Petits Dieux me rappelle fortement un des grands classiques de la fantaisie jeunesse : L’histoire sans fin.
Je ne sais pas si l’inspiration est volontaire mais on retrouve cette ambiance de lente destruction d’un monde qui se retrouve confronté à la réalité.
Les points communs sont nombreux mais l’idée reste intéressante surtout que le cliffhanger ajoute de nouveaux éléments risquant de compliquer la tâche de nos voyageurs.

Un univers graphique maitrisé

Une merveilleuse palette de couleur

Avec Petits Dieux, je découvre le trait de Krystel.
Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas forcement le style de dessin que j’affectionne le plus même si j’en admire la technicité.
Je ne saurais pas l’expliquer mais j’ai souvent l’impression de trop sentir l’outil informatique derrière chaque illustration.

Cependant, je comprends tout ce qui plait dans son travail.
Sa palette de couleurs est sublime et crée des ambiances tantôt effrayantes, tantôt lumineuses.
Dans le même ordre d’idées, la gestion de la lumière est impeccable et certains effets, notamment de flou, apportent une véritable dimension aux environnements visités.
D’ailleurs, ces derniers sont variés et détaillés.
Le traitement des paysages « croqués » par le Dragon de feu sont particulièrement réussi, donnant cette impression de destruction inéluctable.
Pour les designs, on retrouve certaines inspirations ( Rocket Racoon, Pompoko ) mais ils permettent une identification rapide et efficace.

Dans sa globalité, l’univers graphique de Petits Dieux est attractif et saura attirer un large public à lui.

En résumé

Petits Dieux de Mathieu Salvia et Krystel est un récit de fantaisie jeunesse entrainant. 

Si le scénario et les personnages paraîtront classiques dans un premier temps, l'intrigue
évoluera, par la suite, vers une direction inattendue.
On pense forcément à un des grands romans de la fantaisie jeunesse mais, s'il est encore difficile de voir où tout cela va nous mener, le cliffhanger est porteur de nombreuses promesses.

Le trait de Krystel correspond à merveille à cette tonalité.
Les environnements sont colorés et la mise en scène nous emporte de la première à la dernière page.

Une série dont il faudra suivre l'évolution.

Pour lire nos chroniques sur Secret Wars et L’histoire sans fin

Bulles Carrées

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