Rookhaven (Pádraig Kenny / Edward Bettison )

C’est avec quelques mois de retard que je (re)découvre le tome 1 de la série Rookhaven de Pádraig Kenny… après avoir lu le tome 2. Eh oui ! Les tomes n’étant pas numérotés, j’avais acheté Les Ombres de Rookhaven avant Les Monstres de Rookhaven. La petite minute de ridicule passée, je me suis replongée dans cet univers de monstres effrayants mais sympathiques (pour la plupart) avec délice.

TOME 1 : Les Monstres de Rookhaven

Mirabelle est orpheline et elle vit dans la grande maison de Rookhaven avec sa Famille.

Une Famille pas comme les autres : chacun de ses membres possède un pouvoir particulier et, souvent, une apparence spéciale. Oncle Enoch a des ailes, Oncle Bertram se métamorphose en ours, les soeurs Dotty et Daisy peuvent passer à travers les murs… Et puis surtout, il y a Goret. Un oncle enfermé dans la cave et dont la puissance semble sans limite et extrêmement dangereuse.

Seule Mirabelle parait n’avoir aucun signe particulier. En tout cas, pas visible.

Tout ce petit monde vit tranquillement dans un manoir isolé au creux des bois et protégé par une barrière magique. Ils sont livrés chaque semaine en nourriture par quelques habitants du village voisins, avec lesquels la Famille a passé un pacte de « non agression » mutuelle.

Des plantes carnivores pour protéger la propriété

Un jour, deux orphelins humains nommés Jem et Tom réussissent à pénétrer dans le domaine de Rookhaven par une faille. Ils vont découvrir avec stupeur cette drôle de Famille et se lier d’amitié avec Mirabelle.

Ils ne se doutent cependant pas qu’un danger menace toute la communauté. Un monstre bien plus effrayant et terrifiant que toutes les créatures qui vivent à Rookhaven.

Au-delà des apparences

Pádraig Kenny est irlandais et il aime les monstres depuis sa plus tendre enfance. Il s’inspire du folklore de son pays natal et s’amuse à déconstruire l’image du monstre tel qu’on l’imagine : sanguinaire et sans coeur. Au contraire, ses personnages non-humains sont parfois bien moins monstrueux que les humains. Chaque personnalité de cette Famille est terriblement vraie et sensible. On découvre avec plaisir les origines de chacun, leurs secrets, leur histoire personnelle. Et on s’attache à ceux qui ont déjà beaucoup souffert.

Une mention particulière à Goret, ce monstre enfermé pour protéger la communauté mais qui prend le contrôle de la narration à plusieurs reprises dans des chapitres écrits à l’encre blanche sur fond noir. Son récit à la troisième personne offre une vision étrange et décalée sur les événements qui vont chambouler la vie des habitants du manoir.

Il faut d’ailleurs saluer ici les illustrations réalisées par Edward Bettison qui apportent une dimension supplémentaire au récit.

L’univers, plutôt gothique, peut rappeler, par certains aspects, les personnages de la Famille Adams. Quelques pointes d’humour viennent même donner un peu de légèreté au récit mais c’est surtout le poids des secrets qui pèse sur cette histoire.

Une drôle de Famille

Et les monstres sont aussi l’occasion pour Pádraig Kenny de parler de tolérance, de différence et de violence intra-familiale. De populisme et de manipulation aussi.

Heureusement, les personnages de Mirabelle et Jem, leur amitié naissante, au-delà des différences, et leur affection rendent le récit lumineux et plein d’espoir.

TOME 2 : Les Ombres de Rookhaven

(chronique à venir)

Pourquoi lire Les Monstres de Rookhaven et Les Ombres de Rookhaven ?

Pénétrer dans le manoir de Rookhaven, c'est tout d'abord découvrir une galerie de monstres plus émouvants qu'effrayants. Mais c'est surtout vivre une aventure qui interroge sur ce qu'est vraiment un monstre et aborde les questions de la différence et de la tolérance. Pádraig Kenny crée un univers gothique original, plein d'étrangeté, mais aussi une histoire palpitante et touchante. 

Pour lire nos chroniques de Monstres et Swamp Thing (Bernie Wringhston)

Mots Tordus

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