L’île du crâne (Anthony Horowitz / Maxe L’Hermenier / Clément Lefèvre)

Alors qu’Eliot vient d’être renvoyé de son lycée privé et que ses parents ne savent plus trop quoi faire de lui, une étrange invitation s’offre à eux.
Groosham Grange propose de reprendre leur fils avec autorité et rigueur.
Ni une, ni deux, les parents d’Eliot profitent de cette occasion pour se débarrasser de ce fils bien encombrant.
Et c’est ainsi que le jeune garçon se retrouve dans le train en direct d’un mystérieux établissement.

L’île du crâne : un récit précurseur

Une filiation non négligeable

Bienvenue à Poud… heu, Groosham Grange

Il est difficile de parler de L’île du crâne, l’adaptation en bande dessinée du roman d’Anthony Horowitz, de Maxe L’hermenier et Clément Lefèvre sans mentionner la forte empreinte qu’il a eue sur un autre récit majeur de la littérature jeunesse : Harry Potter.
D’ailleurs, Maxe L’hermenier aborde rapidement le sujet en précisant que L’île du crâne date de 1988, 9 ans avant le succès mondial du sorcier à la cicatrice en forme d’éclair.

À ce niveau , les premières pages sont assez déstabilisantes tant elles font écho au roman de JK Rowling.
À l’instar d’Harry, Eliot n’a pas une vie de famille des plus heureuses.
Certes, il n’est pas orphelin mais ses parents n’ont que peu de tendresse pour le jeune garçon.
D’ailleurs, ils ne vont pas longtemps hésiter à l’envoyer dans un établissement dont ils ne connaissent absolument rien.
L’important étant de se débarrasser de l’importun.

De nombreux éléments sont du même ordre : le départ en train, le groupe d’amis qui se forme autour d’Eliot, Jill la fille rebelle, et Jeffrey le garçon timide.
Et bien sûr, Grossham Grange qui n’est pas sans rappeler une autre célèbre école de magie.
Il faut dire qu’à l’instar de Poudlard, on retrouve les codes architecturaux et vestimentaires des grandes écoles britanniques.

Attention, il ne faudrait pas croire qu’Harry Potter est un énorme plagiat de l’oeuvre d’Anthony Horowitz .
D’ailleurs, certains éléments l’en éloignent fortement, notamment dans la caractérisation des personnages.
Loin de l’image de l’élu, Eliot a un côté sale gosse, qu’on retrouve aussi chez Jill.
Au final, ce sont des enfants qui ne veulent pas se conformer à la norme.
Et celle de Grossham Grange ne semble pas plus leur convenir.

L’univers gothique de l’île du crâne

Rêve ou réalité ?

L’ambiance de L’île du crâne est d’ailleurs assez sombre.
Si le récit est habité par une dose de fantastique et de magie, le monde d’Horowitz a une teinte plus gothique que celui d’Harry Potter.
Il faut d’ailleurs mentionner le travail assez extraordinaire de retranscription de Clément Lefèvre.
On le sent complètement investi dans cette adaptation graphique et son style convient à merveille à l’univers d’Eliot.
Que ce soit la rondeur de son trait, sa colorisation ou sa mise en mage, tout est mis en oeuvre pour que le lecteur.rice soit embarqué.e dans cette aventure pleine de mystères et de rebondissements.

La dure loi de l’adaptation

Une enquête un peu expéditive

Il y a deux façons de lire un projet comme L’île du crâne.
La première est celle du novice.
Je n’ai jamais lu les romans d’Anthony Horowitz et je juge l’œuvre avec un regard totalement vierge.
Je me suis laissé porter par cette aventure, en cherchant à découvrir les secrets de Groomsham Grange.
J’ai surtout apprécié cette caractérisation très singulière de personnages, loin de correspondre aux portraits habituels du héros.
Eliot, Jill et Jeffrey sont de simples élèves envoyés, contre leur gré, dans un établissement inconnu.
Il y a une certaine aigreur chez certains d’entre eux qui est assez dure à définir mais qui apporte cette ambiance si particulière.
Pour le récit, en tant que tel, on peut regretter une impression de « course sans fin » qui s’explique sûrement par le fait que le roman fait 192 pages alors que son adaptation n’en fait que 70.

C’est d’ailleurs le reproche majeur de Mots Tordus qui, à l’inverse de moi, connaissait l’oeuvre.
Tout va trop vite.
Elle regrette l’absence de certaines scènes et aurait aimé plus de développement, notamment sur les professeurs.
Pour ma part, j’espère qu’ils arriveront par la suite.
Vous connaissez le credo « adapter, c’est trahir! ».
Forcement, il y a des choix à faire qui vont engendrer des déceptions.

Mais dans l’ensemble, le contrat est rempli.
L’univers graphique est sublime et les auteurs ont su mettre en image un univers attrayant qu’on apprend à découvrir et qu’on espère retrouver très bientôt.
Surtout que, il faut bien l’avouer, la fin est un peu expéditive.

Mais comme le roman, ainsi que me le susurre Mots Tordus.

En résumé

Si l'adaptation de L'île du crâne de Maxe l'Hermenier a une qualité, c'est celle de nous faire découvrir l'univers étrange et mystérieux de l'oeuvre d'Anthony Horowitz. 

Ce premier tome propose un récit haletant, aux personnage trempés et merveilleusement mis en scène par Clément Lefèvre. 
Les bases sont là. 
Il n'y a plus qu'à les développer pour les prochains volumes. 

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