Slam Dunk (Takehiko Inoue)

Hanamichi Sakuragi a la réputation d’être un dur à cuire.
Mais c’est aussi un romantique habitué aux déconvenues amoureuses.
Alors, l’entrée en seconde est signe de renouveau.
Et quand Haruko Akagi lui adresse la parole, il pense que la chance lui sourit enfin.
Mais la jeune fille est surtout impressionnée par la taille du garçon et espère qu’il intègrera le club de basket du lycée.
Or, pour plaire à une fille, Sakuragi est prêt à tout.
Même à se mettre au sport !

Un vaurien en basket

La loi du plus fort … et du plus ridicule

Une brute implaccable

Slam Dunk de Takehiko Inoue est considéré comme un des meilleurs shonen de sport.
Édité au Japon en 1990 ( et en France en 1999 ), ce manga à succès marque l’avènement d’un auteur dont le talent explosera avec sa série suivante : Vagabond.
Mais ceci est une autre histoire.
À cette époque, Takehiko Inoue n’était encore que l' »ancien » assistant de Tsukasa Hojo, débutant sa carrière avec un shonen dédié au basket-ball.
Amateur de ballon rond, le mangaka lui consacrera une partie de sa carrière, revenant même y faire un tour avec Real, consacré cette fois-ci au handibasket.

Slam Dunk a une entrée en matière assez atypique.
Sur toute sa première partie, le manga nous présente Sakuragi, un lycéen pour qui le basket n’a que peu d’intérêt.
Plus qu’un sportif, c’est avant tout le chef d’un gang de collégiens qui aimerait imposer sa loi au lycée.
D’ailleurs, Sakuragi est l’archétype du gros bras, bas de plafond qui s’énerve un peu trop facilement.
Caractériel, il se retrouve rapidement dans des quiproquos improbables l’amenant au sujet qui nous intéresse : le basket-ball. 

À côté de cela, le grand gaillard a bien du mal à séduire la gente féminine.
Un décalage amusant qui n’est pas sans rappeler Ryo Saeba (Nicky Larson), le cultisme détective de Tsukasa Hojo.
Il n’y a pas de marteau mais l’effet est tout aussi hilarant.

Cette approche est bien loin de celle qu’on nous servait à l’époque des grands shonen de sport à l’instar de Captain Tsubasa.
L’auteur ne semble pas presser de mettre l’adolescent en action et préfère s’amuser de ses imperfections agaçantes mais paradoxalement attachante.
Car au final, ce sont ses certitudes jusqu’au boutisme qui font toutes les qualités du personnage et si on comprend que ce dernier n’a pas forcement de talent inné, il a au moins l’acharnement des grands athlètes.

Et le basket dans tout cela ?

En effet, Slam Dunk ne nous présente pas un « génie » de la discipline.
Sakuragi n’y connait littéralement rien en basket.
Sa première approche avec le ballon est assez déconcertante mais résume bien la prétention du personnage.
Certes, le garçon a des aptitudes mais son intégration dans le club doit beaucoup au hasard.

À ce niveau, Slam Dunk se rapproche plus de Katsu que de Captain Tsubasa.
D’ailleurs, il y a un peu de Mitsuru Adachi dans ce manga.
Sakuragi mettra du temps à accorder de l’intérêt au basket ball.
C’est avant tout un prétexte pour plaire à Haruko puis une façon originale de régler ses comptes.
Malgré tout , entre compétition et défi irrationnel, l’adolescent trouve une forme de plaisir prenant petit à petit le pas sur sa nonchalance.

De ce point de vue, la vision de Takehiko Inoue se veut moins extravagante que la plupart des Shonens.
Sakuragi a une haute opinion de lui même mais l’auteur nous démontre que dans tous sports, il y a des bases à connaitre. Sans être aussi impressionnant, la technique du dribble, la règle des 3 pas sont aussi importantes qu’un bon dunk .
Au final, on ne devient pas excellent en se contentant seulement de ses aptitudes. .

Il faudra 3 tomes pour assister au premier match de l’équipe.
Si le déroulement reste assez classique, le mangaka insuffle déjà une belle énergie à ce simple match d’entraînement.
Takehiko Inoue accorde un intérêt tout particulier aux qualités de chacun des coéquipiers de Sakuragi créant ainsi les prémices d’une véritable équipe.
Il en profite aussi pour mettre en scène leurs adversaires.
Et à ce niveau, Sendô semble être un concurrent de taille et pourrait bien abattre l’égo de Sakuragi.

Un style graphique en pleine évolution

Un graphisme en constante évolution

J’ai découvert le travail de Takehiko Inoue avec Vagabond et il est évident qu’avec Slam Dunk, il est encore loin ce niveau de perfection.

Et c’est vrai que les premières pages en couleurs montrent un trait daté.
Cependant, on sent déjà l’énergie d’un auteur en devenir, apprenant petit à petit à se défaire de ses mimiques.
L’évolution est d’ailleurs palpable dès le premier tome.
L’approche de ses personnages, caricaturales dans un premier temp, va s’affiner au fil des pages s’approchant du style que l’on retrouve sur la couverture.
Là aussi, on sent l’influence de Tsukasa Hojo.
Son dessin devient de plus en plus réaliste tout en conservant certains effets comiques, avec des visages simplifiés pour l’occasion.
Avec les premières confrontations, le mangaka prouve enfin ses talents de metteur en scène.
Usant avec parcimonie de traits de vitesse pour dynamiser les actions, il se montre efficace dans une retranscription assez fidèle de la gestuelle des basketteurs.

On sait que, sur les derniers volumes de Slam Dunk, Takehiko Inoue entamera une véritable mue graphique et il est assez fascinant d’en être un des témoins privilégiés .

En résumé

Slam Dunk de Takehiko Inoue, oeuvre majeure du shonen sportif, est un pur condensé d'humour et de confrontations sportives ( en tout genre ). 

Prenant un chemin détourné pour amener Sakuragi vers le basket-ball, le mangaka essaie de s'affranchir d'une partie des codes du genre.
Si sa vision se veut plus réaliste, elle n'échappe pas aux absurdités d'un personnage principal assez inconséquent.
Les premiers volumes se concentrent, avec brio, sur les personnages pour petit à petit laisser la place à une première confrontations aux multiples rebondissements.

Si graphiquement, Slam Dunk est encore loin d'avoir le niveau d'un Vagabond, on assiste, avec une certaine curiosité, à l'évolution progressive d'un immense mangaka.

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