Un train pour chez nous (Azouz Begag)

J’ai découvert Azouz Begag, comme beaucoup de lecteurs, avec Le Gone du Chaâba. Je ne connaissais cependant pas ses romans et albums à destination de la jeunesse et c’est avec curiosité que j’ai ouvert Un train pour chez nous. Réédité dans la collection Petite Poche des éditions Thierry Magnier, ce court récit avait initialement été publié en 2001 sous un format album illustré par Catherine Louis. On y découvre le souvenir d’enfance d’un voyage familial rituel : celui du retour au pays pendant les vacances d’été.

De Lyon à Sétif

Enfant et adolescente, chaque été, je me souviens d’avoir vu partir une partie de mes voisins-voisines, la voiture chargée de bagages, pour l’Algérie ou la Maroc.

Un train pour chez nous est bien plus que le récit de ce voyage. C’est l’évocation vivante, sonore et sensible d’un retour au pays. Celui d’une famille immigrée, installée en France à Lyon et qui, comme chaque été, profite des congés du père pour retourner en Algérie.

Dès la première page, en une accumulation d’images, de sons et d’odeurs, l’auteur nous embarque pour cette grande traversée.

On quitte la ville grise et géométrique pour l’effervescence des ports de Marseille, les rêves du bateau qui mène la famille vers Alger, l’animation du train des Hauts Plateaux et la dernière marche vers le village.

En seulement une quarantaine de pages, c’est ce film qui se rejoue sous nos yeux. La grande expédition.

« L’endroit où mon arbre a ses racines »

L’écriture d’Azouz Begag est à la fois pleine de tendresse et de nostalgie.

Car ce voyage est d’abord celui de ses parents, qui retournent dans le village où ils ont grandi.

Pendant tout le voyage, on sent la douceur du regard que porte l’enfant sur son père, qu’il comprend et dont il partage la joie.

Et puis, c’est aussi une expédition familiale. Il y a les frères et sœurs, qui regardent les étoiles allongés sur des transats sur le pont du bateau. Les rires dans le train. Les sandwichs partagés, les figues de Barbarie et les chouingue-gum. Les bagages à porter et la langue qui sonne.

Enfin, il y a la beauté simple du pays que décrit Azouz Begag avec l’émerveillement du petit garçon qu’il était. Ses paysages colorés mais surtout ses habitants. Leur chaleur et leur générosité.

Finalement, ce souvenir gravé dans la mémoire familiale est celui d’un « nous ». En racontant au présent ce rituel annuel, l’auteur nous transmet ses émotions d’enfant d’immigrés, qui partage avec eux l’amour de sa terre. L’amour tout court, au-delà des mots, d’un fils pour son père.

Pourquoi lire Un train pour chez nous ?

Un train pour chez nous est un voyage animé, sensible et coloré qui touche par ses mots simples. En racontant ce souvenir du voyage annuel vers le pays natal de ses parents, Azouz Begag nous fait découvrir, à travers son regard d'enfant, la joie de ce moment de partage familial. Il dit également la fierté d'être un fils du pays et célèbre l'Algérie, pleine de couleurs et de vie. 

La joie ensoleillée transmise en quelques pages.

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2 réflexions sur “Un train pour chez nous (Azouz Begag)”

    1. Merci de votre retour. J’ai beaucoup aimé ce récit. J’espère que la réédition de votre texte au format Petite poche lui donnera une seconde vie.

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