Mots Tordus et Bulles Carrées

Coq de baston (Shu Sakuratani)

Alors que les Kijus, des monstres gigantesques, dévastent la surface du globe, seul un coq semble leur opposer une véritable résistance.
Keiji est une volaille surpuissante qui a pris en chasse ces monstres sanguinaires.

Mais quel est la raison d’un tel acharnement ?

Un concept fou et original

Un coq face à aux Kijus

S’il y a une chose vraiment appréciable dans les mangas, c’est cette impression de pouvoir être surpris par des idées totalement saugrenues.
Et clairement, c’est ce qui va attirer en premier lieu dans le manga de Shu Sakuratani.
Le mangaka s’empare du principe des combats de coqs pour en faire un shonen déjanté avec son héros surpuissant qui éclate du Kijus avec une facilité déconcertante.
Et vraiment, on ne peut pas dire que ce soit le genre de proposition que l’on nous offre tous les jours.

Surtout que l’auteur ne se gêne pas pour y aller à fond.
Entre les besoins bestiaux de notre personnage principal et ses COCORICOOOOS surpuissants, le premier tome de présentation nous en met plein la tronche.

En parallèle, Shu Sakuratani est assez malin pour faire évoluer son cast.
Keiji est un coq taciturne qui s’est lancé dans une mission d’élimination des Kijus.
Solitaire, il se retrouve rapidement accompagné d’une mini sidekick en la présence de Piyoko, un poussin élevé par un Yakuza.
Cette combinaison improbable apporte de légèreté aux actions d’un personnage principal assez basique.
Puis viendra Elisabeth, une poule munie d’un bâton électrique, qui n’est pas la dernière pour se lancer dans la bataille et qui cache des sentiments contradictoires pour notre coq de combat.

Ensemble, ils formeront un trio prêt à affronter des Kijus de plus en plus puissants.

Un pur shonen de combat

En mode Ken le Survivant

Malgré cette idée originale, le manga contient en définitif tous les codes du shonen de combat.
Et les comparaisons viennent rapidement de Dragon Ball à One Punch Man.

Pourtant, s’il faut chercher une inspirations majeur à cet titre, il faut plutôt regarder du côté des seinen et notamment Ken le survivant dont de nombreux spectateurs de ma génération se souviennent avec émotions.
La façon dont explosent les Kijus après avoir subi le coup fatal de Keiji en est sans doute la meilleure représentations.
La quête de Keiji, la recherche de son ennemi surpuissant, le côté taciturne de notre héros, les points communs sont nombreux .

Niveau ennemis, les Kijus sont des variations des Kaijus.
Formés à partir des ressentiments enfouis des humains (dans le même genre qu’UltraMéga), leur design comme la violence de leurs actes lorgne aussi pas mal vers le Seinen.
On regrette, pour le moment, une certaine forme de manichéisme mais l’auteur semble vouloir apporter quelques variations à son cheptel de monstre en le rendant, peut être, un peu moins linéaire dans ses actions et sa façon d’être.

Pour le moment, Shu Sakuratani évite une certaine redondance mais l’inquiétude reste encore assez marqué à la fin de ce second volume.
L’auteur garde en tête son intrigue principale et la fait évoluer par petites touches.
Elle reste centrale et donne un but à cet enchainement de combats.

Et puis surtout, on ne s’ennuie pas une seconde.
Ce mélange d’affrontement et d’humour procure un véritable plaisir de lecture, ce qui est loin d’être négligeable.

Dynamisme, réalisme et exagération

Combat de coq

Et c’est là que le dessin de Shu Sakuratani joue un rôle primordial.
Certes, le style du mangaka est sur la forme assez classique.
Détaillé et plutôt marqué en terme de tramage et d’encrage, il se montre impeccable lors des scènes de combat.
Comme de nombreux auteurs de shonen, sa mise en scène est dynamique, pour ne pas dire explosive.
A coup de traits de vitesse et de cadrages bigarrés, l’auteur nous en met plein la vue.
D’une grande limpidité, les affrontements sont nombreux mais évitent pour le moment la répétition (hormis celle du coup fatal).

Les designs des animaux sont franchement réussis.
Entre réalisme et exagération formelle, ils sont plus vrais que nature.
Le travail graphique, autour de Keiji notamment, force l’admiration.
Les Kijus sont un peu plus grotesques, presque dignes d’une série B mais correspondent à la dégénérescence qui les touche.
Bizarrement, on est un peu moins convaincu par les humains et notamment les enfants du tome 2 qui paraissent un peu plus bancal en terme d’anatomie.

Mais dans l’ensemble, la partie graphique est de bonne facture, voire excellente lors des « bastons » contre les Kijus.
Shu Sakuratani s’empare à merveille de son sujet et lui donne une crédibilité malgré l’absurdité que son propos laissait présager.

En résumé

Coq de baston a tout du manga atypique. 
Mais derrière cette idée saugrenue se cache un pur shonen de combat efficace et maitrisé.
Si pour le moment, l'intrigue de Shu Sakuratani n'en est qu'à ses prémisces, on espère que l'auteur profitera de cette idée une peu folle pour proposer des évolutions un peu plus barrées.

Pour le moment, on reste dans du basique qui plaira avant tout aux amateurs de bonne bagarre.

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