Dans un monde dévasté par l’Apocalypse, Naoki fait un étrange rêve.
Des voix l’implorent de porter secours à Hinako, une jeune fille censée être l’espoir de l’humanité.
Réveillé, il la retrouve aux prises avec les Akaguma et n’hésite pas à utiliser sa mutation pour combattre à ses côtés.
Mais les Akaguma sont loin d’être le seul problème d’Hinako qui est recherchée par delà les étoiles.
Great Trailers : un pur récit post-Apocalyptique
Un retour dans les années 90

Great Trailers d’Akira Miyagawa attire en premier lieu pour son côté « vintage ».
Les premières pages évoquent immédiatement les nombreuses oeuvres de science fiction qui ont peuplé l’imaginaire de lecteurs.rices.
De Macross à Appleseed, d’Akira à Eden, les inspirations du mangaka semblent aussi nombreuses que prestigieuses.
Depuis, ce type d’ambiance a été délaissé par les auteurs actuels au profit d’un traitement plus sociétal, à l’image Fool Night ou Dead Dead Demons.
Il n’en reste pas moins que les mangas post-apocalyptiques symbolisaient certains traumas d’un Japon postnucléaire.
Avec Great Trailers, on est projeté dans un monde dévasté par une apocalypse dont on ne sait pas grand chose.
Les survivants, séparés en deux clans ennemis, prospectent les ruines à la recherche d’un patrimoine technologique perdu.
Bien loin des préoccupations écologiques actuelles, Akira Miyagawa fait de la science la nouvelle source de richesse des survivants.
La technologie n’est d’ailleurs pas absente de ce monde.
Cyborg ou corbeaux robotiques peuplent les pages du manga qui, s’ils se font rares, n’en sont pas moins des signes de puissance.
Tout cela pourrait rendre l’intrigue du mangaka désuet mais il semble avoir, comme seule prétention, l’envie d’écrire une fiction prenante et divertissante.
Et franchement , c’est plutôt réussi.
Great trailers et son monde en construction

Si ce premier volume n’est pas avare en action, il l’est beaucoup plus en explications.
Akira Miyagawa prend son temps pour poser les bases de son univers avant de lancer tout ce petit monde dans une aventure qui monte, petit à petit, en intensité.
Très vite , un duo se démarque : celui de Naoki et Hinako.
Naoki porte en lui les gênes d’une mutation qui déraille alors qu’ Hinako fuit un rôle dont elle ne veut pas.
L’une comme l’autre semblent liés par un destin commun mais somme toute assez mystérieux.
D’ailleurs, tout ce qui entoure Naoki reste encore assez flou.
Quelle est cette mutation ? Pourquoi est-elle aussi instable ? D’ou tient-il un tel pouvoir ?
A l’inverse, HInako a un cadrage plus classique, enfermée dans l’image que l’on se fait d’elle.
Mais là aussi, beaucoup de questions restent en suspens.
Pour le moment, il est difficile de voir où va nous emmener Great Trailers mais l’intrigue est assez bien menée pour qu’on se laisse porter en attendant d’en apprendre plus.
Un travail graphique solide

Si le nom d’Akira Miyagawa est plutôt méconnu dans nos contrée, Great Trailers est loin d’être une oeuvre de débutant.
Le mangaka s’est notamment fait remarquer pour sa reprise de classiques aussi prestigieux qu’Appleseed de Masamune Shirow.
Son trait, ciselé et fin, dénote d’ailleurs d’une certaine maîtrise.
Son style est un pur produit de l’école Otomo et rappelle à s’y méprendre celui d’Hiromi Endô, le mangaka à l’origine d’Eden.
La patte graphique d’Akira Miyagawa se veut réaliste et détaillée, accordant une part importante à ses arrières plans.
On notera d’ailleurs une présence assez conséquente de traits de vitesse, donnant dynamisme et puissance à des pages d’actions survitaminées.
On regrettera cependant un format un peu petit ne permettant pas l’aération nécéssaire à certaines cases noyées dans un excès de détails.
Reste que l’ensemble est impressionnant et donne envie de découvrir les oeuvres antérieures de l’auteur
En résumé
Il est difficile de se faire une avis définitif sur Great trailers, le nouveau manga d'Akira Miyagawa. L'auteur prend son temps pour poser les bases de son univers et créer des personnages attachants mais pour le moment bien mystérieux. Il est impossible de savoir où il va nous emmener, même si des pistes apparaissent au fil des pages. Malgré tout, la finesse et la puissance du dessin nous incitent à profiter d'une aventure qui a tout le potentiel des meilleures séries de science fiction des années 90.
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