La famille recomposée est un thème de plus en plus courant dans les albums mais je n’en avais jamais lu qui aborde la place de beau-père et la relation avec l’enfant d’un autre papa. C’est chose faite avec Mon coeur est assez grand de Maya Saenz et Amélie Graux, publié aux éditions Glénat jeunesse.
Jean-Noé
Tout commence par un regard. La petite fille, coupe au carré, barrette lapin et bonnes joues roses, est plantée devant son assiette. À ses côtés, Jean-Noé, chemisette à rayures vertes, grosses lunettes bleues et barbe de 3 jours. C’est le beau-papa… Il n’a rien d’un tombeur, il faut l’avouer, mais le sourire et le regard doux qu’il lance à la fillette sont chaleureux.
C’est donc une histoire d’apprivoisement. Un peu comme celle du Petit prince et du renard dans le livre de Saint Exupéry.
D’abord, il faut se découvrir : un nouvel environnement, un chien, un univers nouveau et des habitudes différentes. Puis naissent les premières complicités : la cuisine, le fromage, les drôleries et l’amour des livres.
Humour et complicité
En toute simplicité, Maya Saenz par ses textes et Amélie Graux par ses dessins, nous prennent par la main pour nous faire découvrir les joies d’avoir un beau-papa.
Chaque page est l’occasion d’une complicité d’abord timide puis complètement partagée entre Jean-Noé et la fillette. La mère va d’ailleurs s’effacer pour laisser la place entière au duo.
Les petits riens du quotidien y sont décrits avec tendresse.
Et on se régale à repérer des similitudes entre les réactions et les attitudes de Jean-Noé et de sa belle-fille.
L’album montre que les liens affectifs se créent aussi par tous ces petits apprentissages que le beau-père accompagne. Faire un noeud de cravate, imiter les lapins, lire calmement ou faire du vélo, autant d’étapes qui construisent la relation de confiance entre l’enfant et le compagnon de la maman.
Les dessins tout en rondeur d’Amélie Graux accentuent d’autant plus cette jolie relation que les yeux de Jean-Noé sont toujours tournés vers la fillette qu’il élève comme sa propre fille. La dessinatrice a su capter avec beaucoup de douceur les attitudes et les expressions de l’enfant dans ses moments de jeux comme dans ceux d’intense sérieux (Ah ! les notes qui font la tête…)
Pourquoi lire Mon coeur est assez grand ?
Par son humour et sa tendresse, l'album Mon coeur est assez grand met en lumière la relation que le beau-père et la fillette ont construite. Le récit est joyeux et témoigne des jolies choses qu'un enfant peut vivre dans une famille recomposée.
Cet album est le premier pour Maya Saenz. Nul doute qu'elle saura nous raconter encore de belles histoires de vie.
Ne ratez pas non plus le portfolio d'Amélie Graux intitulé "Grasduchou" qui est foisonnant.
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