One Piece (Eichiro Oda)

Luffy est un jeune garçon exubérant, persuadé d’être le prochain « Roi des pirates ».
Après avoir avalé le fruit du GUM-GUM, lui donnant le pouvoir d’élasticité, il hérite du chapeau de paille de Shanks, un pirate qui a perdu son bras en lui sauvant la vie.
Il part en quête d’un bateau et d’un équipage qu’il se constituera au fil des rencontres.
Ensemble, ils entament un long voyage et multiplient les péripéties pour retrouver le One Piece.

Le phénomène One Piece

L’équipage du chapeau de paille

Rare sont ceux qui ne connaissent pas One Piece, au moins de nom.
Le manga d’Eichiro Oda a fêté ses 25 ans en dépassant les 100 tomes, les 1000 épisodes pour la version animée et une version live miraculeusement réussie.
Ce succès vertigineux lui a permis d’atteindre des chiffres de ventes records avec plus de 490 millions d’exemplaires vendus à travers le monde.
Récemment, le mangaka a annoncé qu’il travaillait enfin sur la dernière partie de sa saga, sans pour autant donner de date finale.
Malgré tout, la lassitude et des soucis de santé récurrents l’obligent à accélérer la cadence, donnant aux derniers cycles de son manga un souffle de plus en plus épique.

La fin du voyage approche (peut être) pour l’équipage du chapeau de paille.

Un lien personnel très fort

Une découverte tardive

One Piece : Un shonen pas comme les autres

One Piece et moi, c’est une longue histoire.
À sa sortie française dans les années 2000, je suis déjà attiré par le graphisme particulier d’Eichiro Oda.
Je me remettais doucement au manga après une longue période de désamour, cherchant une originalité que je retrouvais dans le trait cartoonesque du mangaka, même si on était encore très loin du niveau de détail et de précision qu’il atteindra par la suite.
Malgré tout, je ne tenterais pas l’aventure, craignant sans doute (et à raison) un nombre de tomes conséquent.

J’ai retrouvé le manga des années plus tard grâce à un ami, grand fan de l’animé.
Lors de discussions enflammées, il cherche à m’expliquer pourquoi il aime tant cet univers, insistant notamment sur l’humour omniprésent de la série à l’instar des grandes heures de Dragon Ball.
Du genre curieux, je prends donc le train en route, tout d’abord par la voie de la série animée, sur l’arc Water Seven .
Et, forcément, je suis tombé sous le charme : rythme, intensité, humour, émotion, avec des moments vibrants comme j’en ai rarement vécus dans un shonen.

Partage en famille

Par la suite, je reprends l’histoire à ses débuts en me lançant dans le manga.
Ma fille devient fan et on se refile les tomes en famille. On rit, on frémit et parfois, on pleure ensemble.
C’est aussi ça One Piece : le partage.

Pour être honnête, il y a eu des hauts et des bas.
Ma fille grandit et passe à d’autres préoccupations adolescente, me laissant continuer seul ce long voyage.
La série a eu des coups de mous (l’arc Thriller Bark, l’île des poissons …) même si la qualité générale reste présente.
On achète les tomes suivants mais on ne les lit plus vraiment et on abandonne le navire.

J’ai toujours gardé un oeil sur les aventures Luffy mais l’envie n’était plus au rendez-vous …
Il a fallu attendre le volume 100 pour que l’équipage du chapeau de paille me rappelle à son bon souvenir et, une fois le retard rattrapé, un bilan s’impose.
S’il n’y a qu’un seul Shonen à lire, que ce soit One Piece.

Un univers riche et foisonnant

Le concept de l’île

Avec le recul, je me suis souvent demandé qu’elles étaient les raisons d’un tel succès.
Après tout, nous sommes sur un shonen tout ce qu’il y a de plus basique.
Prenez Luffy et comparez-le à San Goku et vous y verrez de nombreuses similitudes :
un héros naÏf, puissant avec une attirance toute particulière pour la nourriture, une équipe qui le soutient et des combats se concluant par un boss final.
Les codes sont bien présents et respectés.

Malgré tout, la série a des particularités originales.
One pièce n’est pas qu’ un simple récit de piraterie.
Son univers est bien plus varié et complexe. Au point que certains évènements survenus lors des premiers volumes auront des répercussions sur les arcs récents.
L’écriture d’Oda est pensée sur le long terme et, s’il est évident qu’il a fait évoluer son idée de départ, il a toujours su intégrer ses changements dans sa chronologie.
L’exemple de Sabo en est la meilleure preuve.

D’autre part, le mangaka fait voyager ses personnages d’île en île, proposant ainsi des ambiances et des univers à chaque fois renouvelés.
Un jour, ils atterrissent sur une île avec des géants. Un autre, ils se retrouvent au-dessus des nuages à combattre un dieu du tonnerre…
Rien n’est impossible dans One Piece et c’est ce qui en fait sa plus grande richesse.

Des personnages attachants

Des affrontements iconiques

Eichiro Oda aime ses personnages.
Si Luffy reste l’élément central, l’auteur n’en oublie pas pour autant les autres membres de l’équipage du chapeau de paille.
Zoro, Sanji, Nami et les autres ont autant d’importance que le héros principal et ne servent aucunement de faire valoir. Bien au contraire !
Leurs interactions sont naturelles, amenant de purs moments de comédie mais aussi une véritable camaraderie.
Ensemble, ils sont prêt à affronter les plus grands dangers pour leur capitaine.
Malgré tout, leurs actions ne tournent pas essentiellement autour de Luffy et à plusieurs reprises, ils agissent en indépendance pour remplir leur tâche.
Il pousse ce procédé encore plus loin en mettant en scène des personnages secondaires de plus en plus nombreux qui serviront autant à nourrir l’univers d’Oda qu’à aider l’équipage du chapeau de paille à remporter la victoire.
Rien n’est laissé au hasard et le moindre détail peut avoir son importance.

L’intrigue de One Piece a de nombreux niveaux de lecture.
Loin d’être une simple chasse au trésor, c’est aussi l’exploration d’un monde avec une géographie et une géopolitique propre : l’ordre mondial, les empereurs, la marine, les révolutionnaires.
Un monde vaste, uni par un secret qui lie l’ensemble et surpasse la quête du One Piece.

One Piece : un gâteau un peu trop généreux

Eichiro Oda a les défauts de ses qualités. Comme mentionné plus haut, l’auteur accorde beaucoup d’importance à ses personnages et développe une intrigue riche en rebondissements.
C’est généreux, peut être un peu trop.
Par moment, on se noie dans une histoire aux multiples intervenants pouvant nuire à la lisibilité de certaines actions.
On retrouve cela dans le dessin d’Oda qui, s’il a gagné en précision, se perd parfois dans une foultitude de détails.
Sur les derniers tomes, le dessin est d’ailleurs moins abouti.
L’auteur souffre de mal de dos qui l’oblige à l’arrêt pour une opération.
De ce point de vue, rien n’a changé pour les mangakas.
Malgré leur succès, les auteurs se tuent littéralement à la tâche.
Eichiro Oda ne déroge pas à cette règle, ce qui l’amène à devoir faire des pauses de plus en plus régulières et nécessaires pour son bien être.

Vers la fin du voyage ?

La saga du pays des Wa

Les personnages originaux de l’univers de One Piece

Depuis plusieurs tomes, un déclic s’être produit dans la tête d’Eichiro Oda.
Je n’aurais jamais cru qu’il aurait annoncé lui-même la future fin de sa série.
On sait qu’il l’a en tête depuis sa création et que, de son propre aveu, si tout cela a pris autant de temps, c’est qu’il a énormément brodé pour enrichir ses intrigues.

Depuis la saga des Wa, la fin du voyage s’annonce, et la conclusion, tant attendue, bouleverse réellement tout ce petit monde.
Nouvelle incarnation, nouvelle hiérarchie mondiale et des intervenants qui décident de montrer enfin ce qu’ils ont dans le ventre. Oda sait comment ravir son public.

On lui a souvent reproché certaines lenteurs mais le rythme s’accélère considérablement, donnant à l’ensemble un ton de plus en plus épique.
Et tout cela sans renier la force de One Piece : son humour, voire son autodérision.
On pourrait évoquer les polémiques autour du Gear 5 mais en réalité, il est le symbole d’un mangaka qui continue à s’amuser sur sa série.

Et pour ma part, ça vaut toutes les attentes qu’on peut avoir sur ce manga culte.

L’arc de l’île d’egg Head

L’île futuriste, hommage à Astro

Eichiro Oda l’a annoncé récemment : cet arc ne durera qu’un an, amenant l’équipage vers sa destination finale.

Si, sur la forme, ce début d’arc reprend les codes de la série, on retrouve aussi de nombreux éléments élaborés tout au long du manga.
Et quand je dis tout du long, je ne parle pas que de son histoire récente.
On a l’impression que le mangaka raccroche les wagons tout en continuant à nous surprendre en mélangeant anciens protagonistes avec nouvelles menaces.

Et pendant ce temps, le monde bouge.
Et pas qu’un peu. On découvre les intentions des Dragons célestes, la hiérarchie mondiale est bouleversée par les derniers évènements et Shanks entre en scène.

Le flashback consacré à l’histoire de Bartholomew était attendu tant le personnage est la clé de nombreux secrets.
Je sais que certain.es goutent peu les parties flashback. Pour moi, elles font intégralement partie de l’ADN de la série.
Et notamment celui-ci qui s’avère capital pour remplir certains « trous » de la chronologie One Piece.

Pour le moment, je reste convaincu par cet arc, court mais foisonnant !

En résumé

One Piece d'Eichiro Oda est un shonen unique. 
Respectant à la lettre les codes du genre, il se démarque par un univers d'une richesse folle et des personnages hauts en couleur. L'auteur aura su faire évoluer son intrigue sans jamais tomber dans la redondance tout en surprenant un lectorat qui s'amuse à chercher de multiples interprétations pour expliquer les mystères qui peuplent son intrigue.

Le voyage arrive à son terme mais il est encore assez long pour nous réserver de nombreuses péripéties.

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