Punch présente : Catharsis (Jonathan Garnier / Camille Letouzé)

Une ligne éditoriale originale

Dans le paysage éditoriale de bande dessinée jeunesse, Kinaye se démarque par une ligne éditoriale très marquée et originale. 

S’intéressant notamment aux comics axés jeunesse (et oui, les comics, ce ne sont pas que des gars en slip et en collant), elle intègre dans son catalogue de nombreux titres dont le très bon Snapdragon (Fauve 12-16 ans , Angoulême 2021), la série des Lumberjames ou bien encore Ours (je vous ai déjà dit toute l’admiration que je portais pour le travail de Joe Todd-Stanton, non ? ).

Punch : une collection atypique

Punch a une place à part dans ce catalogue. 

La collection propose des récits courts autour d’une thématique précise. 
Si la première saison (datant de 2021) faisait la part belle à la nature, la seconde s’attaque au fantastique et à la fantaisie. 

Punch sous le signe de la Fantaisie

Jonathan Garnier (à qui l’on doit, entre autres, Bergère guerrière et Momo) écrit la première histoire : Carthasis.
Elle est dessinée par Camille Letouzé, dont je découvre ici le talent. 

L’histoire de Jonathan Garnier met en scène un groupe d’aventuriers.
Ces derniers ont toutes les caractéristiques des héros de fantasy classiques : le paladin, la magicienne, le rôdeur et la prêtresse guerrière.
Et les voilà arrivés à la dernière étape de son aventure. 

Une histoire qui commence par la fin

Et c’est là toute l’originalité de cette nouvelle.
Habituellement, le lecteur apprend à découvrir ces héros en suivant les évolutions qui s’opèrent dans le groupe. 

Un univers graphique sombre

Ici, tout a déjà été fait. 
Le groupe est formé et son expérience est déjà acquise. 
Cela n’empêche pas les doutes, bien au contraire.
Mais c’est souvent au pied du dernier obstacle que les remises en question éclatent. 

Le pari de raconter cette l’histoire par la fin est original mais risqué.
Le lecteur peut se désintéresser d’un groupe de héros qu’il n’a pas appris à aimer. 
Pourtant, je ne sais pas par quel miracle mais Jonathan Garnier a réussi à rendre son groupe tellement attachant qu’on a l’impression de les connaitre depuis toujours. 
En vérité, il réussit en à peine 32 pages ce que certains n’arrivent pas à faire sur plusieurs tomes.
Ces héros ont déjà un long historique, des souvenirs en commun mais en quelques lignes de dialogues, on comprend toutes les données de l’histoire. 

La relation, mêlée de jalousie entre Esgard et Polin vis à vis d’Anka.
Les doutes et les pressions qui pèsent sur les épaules du paladin.
Tous ces éléments distillés par petites touches démontrent le soin (et la richesse) qui a été apporté dans la construction de cette équipe (les fiches, hommage aux soirées de rôlistes, en bonus, en sont le parfait exemple)

Des fiches personnages qui rappellent les belles heures du JDR

Un graphisme sec, tordu et puissant

D’autant plus que tout cela est porté par le dessin ultra stylisé de Camille Letouzé quidégage une ambiance sombre et prenante. 

Sur la dernière scène, le design de ses personnages et sa mise en scène m’a même rappelé un certain Mike Mignola
On y retrouve l’ambiance et les tonalités de sa série phare : Hellboy

Alors oui il y a, ici et là, quelques errements anatomiques mais franchement le potentiel de cette jeune autrice laisse augurer le meilleur pour l’avenir. 

Des designs qui rappellent ceux de Mike Mignola

En résumé

Cette saison 2 de punch démarre avec un récit qui, tout en étant classique, s'avère une véritable prouesse en termes de création d'univers et de conception de personnages . 

Un régal !
Bulles Carrées

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