Le duo Cuvellier–Bianco est de retour avec une nouvelle aventure pleine de fantaisie et de Schmolls : Alexandre sur les flots. Nous avions laissé Elisabeth sous les toits de Paris mais c’est pour mieux découvrir un nouveau personnage, sacrément débrouillard et bien décidé à retrouver des cousins éloignés… en Amérique !
Sur les grands chemins
Alexandre en a assez de travailler aux Abattoirs de La Villette. On est en 1920, il a 11 ans et il y est apprenti depuis déjà 2 ans. C’est qu’il est orphelin. Et, en plus, c’est la guerre, alors ce sont les femmes et les enfants qui font tourner les usines.
Mais la goutte d’eau, ça a été ce petit veau qu’il n’a pas voulu tuer. Et les oreilles en pointe du gouverneur de l’Etat du New Hampshire dans le journal.
Quel rapport, me direz-vous ?
C’est qu’Alexandre les as aussi, les oreilles en pointe. C’est même une « marque de fabrique » dans la famille. Alors, oui, ses parents sont morts, mais il a peut être des cousins éloignés en Amérique !
Il n’en faut pas plus au jeune garçon pour se décider à prendre le large. Son baluchon rempli de charcuterie, de lait, de pommes et d’une vieille chaussette trouée (pas n’importe laquelle, celle de Marcel, son meilleur ami) sur l’épaule, il part vers Brest pour embarquer sur un navire à destination des Etats Unis.
Mais l’aventure va s’avérer bien plus alambiquée que prévu.
L’odyssée d’Alexandre
Vincent Cuvellier et Guillaume BIanco sont de retour, un an après Elisabeth sous les toits. On avait suivi les aventures de la petite bretonne à Paris, sa découverte des Schmolls et ses rencontres avec des personnages aussi improbables que Blaise Cendrars ou des clochards célestes.
C’est donc avec un plaisir gouailleur que l’on retrouve les deux auteurs, cette fois entre Brest, Dantzig et Paris. Alexandre, notre jeune héros, est sacrément débrouillard, résout des mystères, sait se cacher au fond d’une cale et parler aux fantômes.
Avec une bonne dose de fantaisie et des péripéties rebondissantes, Vincent Cuvellier nous raconte comment les deux petits orphelins que sont Elisabeth et Alexandre vont se rencontrer et leurs histoires se télescoper.
Ça frissonne, ça émeut, ça ballotte. Ça joue de l’euphonium, ça cause à Mac Orlan et au capitaine de Gaulle (oui, oui, celui qui n’est pas encore général), ça parle russe. Et ça évoque, l’air de rien, l’histoire des années 20. La Grande et la petite, celle des gens qui sont restés et celle de ceux qui ont fui leur pays.
– C’est une mince de panique, capitaine. D’après ce que j’ai compris, y a des Russkoffs qui veulent embarquer mais les Polonais ne savent pas quoi faire. Ils ont peur que ce soient des ennemis, des rouges. Ils ont même tiré des coups de feu.
– Ah les imbéciles ! crie le capitaine. Venez, soldats, dites au sergent de rassembler les hommes !
– Et le gosse, capitaine ?
– Le gosse ? Laissez-le filer, imbécile ! Jeune homme, ce navire va aux Etats-Unis. C’est là que vous voulez vous rendre, non ?
Le style est toujours « cuvellieresque », plein de malice et de bons mots. Les clins d’oeil sont nombreux et les chapitres dans lesquels le narrateur intervient directement dans l’histoire créent une complicité avec les lecteurs.
Les illustrations de Guillaume Bianco accompagnent toujours l’aventure. Elles jaillissent dans les scènes d’action et donnent une trogne attachante ou répugnante aux personnages.
Vous l’aurez compris, l’ensemble est une régalade !
Pourquoi lire Alexandre sur les flots ?
Avec Alexandre sur les flots, embarquez pour une aventure zinzin, pleine de rebondissements, de fantaisie et d'amitié. Le duo Vincent Cuvellier-Guillaume Bianco reprend du service pour nous offrir de l'action, de l'humour et des schmolls à volonté ! Tremblez pour le passager clandestin, vibrez face aux mystères russes et découvrez comment Alexandre et Elisabeth deviennent copains. Tonnerre de Brest !
Pour lire nos chroniques de L’illusion magnifique et Sans crier gare
Dans la même série : Elisabeth sous les toits