Mots Tordus et Bulles Carrées

Dawn of Shazam (Collectif)

Dawn of Shazam signe le grand retour de Billy Batson et de son alter ego, Captain.

Petit point bibliographique

Un historique et un entourage bigarré

On ne peut pas vraiment dire que Shazam soit le super héros le plus connu de la firme DC Comics.
Certes, la franchise a eu le droit à deux films, il faut le dire assez médiocres, mais en terme de parution papier, le héros s’est fait assez discret sur le marché français.
On notera la série de Geoff Johns comme point d’entrée notable mais ne l’ayant pas lue, je serais bien embêté de vous la conseiller.

Il faut dire que, pendant longtemps, Shazam est resté pour moi, le personnage manipulable que j’ai découvert dans Kingdom Come.
Une sorte d’ersatz de Superman, en moins bien.

En fait, c’est un peu plus compliqué que cela.
Intitulé Captain Marvel à l’origine, le héros créé par C.C. Beck et Bill Parker fait sa première apparition en 1940. Fortement influencé par Superman, le personnage acquiert rapidement une certaine notoriété, ce qui vaudra à Fawcett (l’éditeur original) un procès pour plagiat.
Assez ironiquement, DC comics rachète le personnage en 1972 mais le rebaptise Shazam pour éviter la confusion avec un super héros cosmique bien connu de Marvel Comics.

Mais qui est ce Shazam ?
Billy Batson, jeune orphelin, fait la rencontre d’un sorcier grec du nom de Shazam qui le choisit comme successeur.
Ainsi, le jeune garçon acquiert les pouvoirs de grands héros grecs :  la sagesse de Salomon, la force d’Hercule, l’endurance d’Atlas, la foudre de Zeus, le courage d’Achille et la vitesse de Mercure.
Plus tard, la famille Shazam s’agrandit notamment avec Mary et Freddy, son meilleur ami, qui détiendront eux aussi une partie des pouvoirs des dieux.

Dawn of Shazam est composé d’une première mini série introduisant Mary et de la série principal, avec le retour de Billy Batson.

Une nouvelle championne

Alors que Billy Batson est emprisonné au sein du rocher de l’éternité, le reste de la famille se retrouve sans pouvoir.
Ainsi, Mary quitte Philadelphie et sa famille d’accueil pour intégrer une prestigieuse université où elle compte donner une nouvelle impulsion à sa vie, bien loin de ses anciennes péripéties superhéroiques.
Mais c’est sans compter sur Billy Batson qui, par le biais d’un messager peu commun, Hoppy, fait de sa soeur adoptive son héritière.
Bien malgré elle, elle devient la nouvelle championne de Shazam.

Une tentative de renouveau

Des ennemis étranges

The new champion est une mini série de Josie Campbell et le trop rare Evan « doc » Shaner.
On sent, dès les premières pages, la volonté de la scénariste de partir sur de nouvelles bases.
Profitant d’un statut quo, elle offre le rôle principal à Mary, apportant une touche de féminité plus importante à la série.
Mary est un personnage central de la famille Shazam. Figure de rigueur et d’ordre, bien loin de l’adolescence puérile de Billy Batson, elle est la caution sérieuse de l’équipe.
Mais, assez astucieusement, Josie Campbell démonte rapidement cette image caricaturale qui lui colle à la peau.
Mary en a marre d’être celle sur qui on se repose et, avec la perte de ses pouvoirs, elle quitte tout pour mieux recommencer.

Le pitch de base est sympathique et le ton, plutôt léger, apporte de la fraicheur au titre.
Malheureusement, l’industrie comics, contrairement à ce qu’elle aimerait faire croire, n’aime pas vraiment le changement et rapidement le titre retrouve ses codes originaux.
Ce qui n’enlève rien au plaisir de lecture.
L’intrigue, même si elle reste assez prévisible, est divertissante, avec ce petit grain de folie si caractéristique du titre.
De plus, elle offre une bonne introduction à la série principale.
En effet, si la mini série n’apporte pas le renouveau escompté, elle raccroche les wagons avec le retour de Billy Baston aux affaires, tout en offrant un rôle prépondérant à sa soeur Mary, qui au final ne sera pas restée bien longtemps aux commandes.

Une rareté synonyme de qualité

Si cette mini série marque aussi les esprits, c’est pour sa partie graphique.
Evan « doc » Shaner est un dessinateur qui aime se faire désirer.
Travaillant essentiellement pour Dc comics, il a participé à quelques projets de mini-séries, malheureusement inédites en France.
Malgré tout, on a pu le retrouver aux côté de Tom King sur Strange Adventure.

Le style graphique d’Evan « doc » Shaner mixe une empreinte semi réaliste avec une touche cartoony qui colle parfaitement à l’ambiance de la série.
Son trait est caractérisé par une finesse d’encrage, des lignes élégantes et une belle expressivité.
Personnellement, j’ai totalement craqué pour son Hoppy.
Sa mise en page est fluide et se laisse peu déborder par les scènes d’actions.

En somme, on se régale de cette prestation, en espérant revoir le dessinateur prochainement au commande d’un autre titre.

Le retour du fils prodigue

une délicieuse mise en bouche

Des dinosaures de l’espace

Billy Batson est de nouveau détenteur du pouvoir de Shazam.
Adoptant le nom de Captain (tout simplement), il ne peut cacher cette joie quasi enfantine de jouir de ce privilège.
Mais, lors d’une de ses interventions, il se met à proférer des insultes devant les caméras du monde entier.
Ne comprenant pas cet afflux d’émotions, le jeune garçon pense être manipulé par un super vilain du nom de Psycho-Pirate.

Quel plaisir de retrouver le duo de Batman Superman : World’s finest sur Dawn of Shazam !
Adoptant un ton équivalent à la mini-série précédente, Mark Waid pousse encore d’un cran le délire.
Billy Batson est un super héros particulier, qui doit sans cesse jongler avec son enfance et ses responsabilités de super héros.
Or, le scénariste a trouvé un moyen assez simple de mettre ces deux identités dans une confrontation directe et plutôt maline.
Le rythme est élevé et on tourne les pages, le sourire aux lèvres.
Moi personnellement, je suis déjà fan de ses dinosaures extraterrestres !

Dan Mora, de son côté, se montre une nouvelle fois exceptionnel.
Le dessinateur se sent parfaitement à l’aise avec ce nouvel univers et démontre une nouvelle fois son immense production.
Entre Dawn of Shazam et Batman Superman World’s finest, il est un des rares dessinateurs chez qui production rime avec qualité.
Un vrai plaisir pour les yeux.

Cependant, le duo ne sera présent que sur le premier arc, laissant la place par la suite à Josie Campbell, de retour sur la franchise, et Emanuela Lupacchino.

En résumé

Dawn of Shazam est un pur divertissement, parfaite porte d'entrée à un personnage assez peu connu en France. 

L'album se divise en de deux parties, liées par un tie in assez dispensable.
La première de Josie Campbell et Evan "doc" Shaner fait la part belle à Mary qui se retrouve la détentrice principale du pouvoir de Shazam.
Sous couvert de renouveau, la mini-série réinstalle l'univers du super-héros pour préparer l'inévitable retour de Billy Batson.
Plutôt sympathique, sans être foncièrement originale, elle vaut aussi le coup d'oeil pour le dessin du trop rare Evan "doc" Shaner.

La seconde partie lance la nouvelle série Shazam, aux mains du duo désormais iconique Mark Waid et Dan Mora.
Avec un plaisir communicatif, le scénariste s'amuse avec l'univers délirant et enfantin.
Pur divertissement, on ne s'ennuie pas une seconde et on se régale de la prestation une nouvelle fois impeccable de Dan Mora.

Malheureusement, Mark Waid et Dan Mora ne restant qu'un arc, il faudra attendre le tome 2 et la prestation de Josie Campbell et Emanuela Lupacchino pour apprécier ou non la direction prise par cette nouvelle série.

Pour lire nos chroniques sur Lazarus et Les voleurs d’innocence.

Bulles Carrées

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