Balthazar est un chevalier fringuant.
Une belle armure, une moustache bien fournie et une monture élégante : tout le destine à de belles aventures.
Mais voilà, Balthazar a un problème…
C’est un sacré froussard !
Dur dur d’être chevalier !
Décidément, la chevalerie est très en vogue dans le domaine de la fiction.
De Tête de chien à Chevalier Chouette, la thématique inspire les auteurs et autrices.
Il faut dire qu’elle est souvent associée à des aventures hors normes dans lesquelles les chevaliers prouvent leur courage.
Tous… Pas vraiment !
Avec Balthazar, le chevalier hyper trouillard, Agnès Guillon Robin met en scène un tout autre type de « héros ».
On retrouve bien les codes classiques du genre, du tournoi à l’incontournable sauvetage de la princesse, mais Balthazar n’a pas vraiment les épaules pour toutes ces tâches.
La moindre épreuve l’effraie.
Alors, bien sûr, on s’amuse de ses petits malheurs mais le chevalier va trouver le moyen de nous étonner.
Ainsi, c’est avec une certaine malice que l’autrice détourne nos attentes.
Et si le courage n’était pas la plus grande valeur de notre chevalier ?
L’idée semble incongrue mais elle nous incite à rester nous-même avec des défauts qui peuvent devenir, à certaines occasions, de belles qualités.
Un graphisme d’un autre temps
Le dessin de Bastien Quignon a un charme légèrement désuet.
Désuet car il me rappelle énormément les dessins animés de mon enfance.
Il y a quelque chose de revigorant à admirer cette palette de couleurs vivifiante et ses attitudes aussi expressives qu’exagérées, dessinées sans la moindre touche de numérique.
Certes, le dessinateur accorde une importance accrue à ses premiers plans et ses personnages et délaisse les arrière plans en esquissant légèrement ses décors.
Malgré tout, la sauce prend.
Les pages sont bien exécutées, la bouille de Balthazar est impayable et on a même le droit à un dragon.
Bon, là aussi, il semble sorti d’une autre époque mais on ne pourra s’empêcher d’esquisser un sourire en découvrant cette tête d’ahuri.
Le respect se perd même pour les dragons !
En résumé
Balthazar, le chevalier hyper trouillard d'Agnès Guillon Robin et Bastien Quignon est un petit album jeunesse amusant et attachant.
En détournant les codes des récits de chevalerie, l'autrice montre, tout en se moquant gentiment de ce pauvre chevalier, que la peur est une valeur qui peut être aussi valorisante que le courage.
Les illustrations de Bastien Quignon et sa palette colorée plairont autant aux enfants qu'aux adultes qui retrouveront dans son travail le charme des dessins animés d'antan.
Une adorable madeleine de Proust !
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