Hana et le vent (Joëlle Veyrenc / Seng Soun Ratanavanh)

La créativité de certains albums jeunesse me fascine. Leur technicité aussi. C’est le cas d’Hana et le vent, écrit par Joëlle Veyrenc et mis en images par Seng Soun Ratanavanh. Cette très belle histoire de rencontre et de liens que l’on tisse pour s’entraider est un petit bijou de délicatesse.

Washimura et Vert Sylver

A Washimura, le village de papier, tout est fin et délicat. Les habitants sont minces et légers, les arbres sont comme de la dentelle et les enfants. Pour aller à l’école, ils doivent même se tenir à une corde pour ne pas s’envoler.

Les habitants savent que, 5 jours et demi par an, les vents d’automne soufflent plus fort et qu’il faut bien s’accrocher.

Dans ce petit village paisible vit Hana.

Hana et le village de papier

Mais un jour, elle est secouée par une bourrasque de vent inattendue : ce n’est pourtant pas l’automne ! Désormais, le village est balayé par des vents qui viennent de la montagne d’en face et ils sont en danger.

Hana ne se résout pas à quitter son village et elle propose une idée : fabriquer un pont de papier pour franchir le précipice qui séparer le village de la montagne d’en face pour découvrir ce qui provoque ces vents violents.

A l’aide de Yuki, un grand oiseau, elle va donc traverser ce pont de dentelle et rencontrer Livia, une jeune habitante de Vert Sylver, un village de bois, perché dans les arbres.

De cette rencontre naitra une amitié mais aussi la solution au problème des vents de son village.

Un monde délicat et fragile

Avec Hana et le vent, Joëlle Veyrenc et Seng Soun Ratanavanh nous plongent dans un conte tendre et délicat de papiers découpés et de dessins finement crayonnés.

Dans une interview accordée à la librairie Mollat, Seng Soun Ratanavanh raconte comment elle a été immédiatement séduite par l’histoire de Joëlle Veyrenc. Mais aussi comment il lui a été nécessaire de prendre son temps pour réaliser les illustrations de l’album. Sept ans tout de même pour ce projet !

Et l’on comprend au premier regard, mais surtout si l’on y accorde une attention plus fine, le travail de précision et d’orfèvrerie de ses pages.

Le village de Vert Sylver

Chaque élément de la scène est en papier découpé, du plus petit personnage au décor végétal, jusqu’à l’objet de la vie quotidienne qu’on aperçoit par la fenêtre. Une fois l’histoire lue, on plonge donc littéralement dans ces pages qui foisonnent de petits détails délicats.

Mais l’histoire n’est pas en reste ! Le voyage d’Hana vers la montagne d’en face, la rencontre avec Livia et celle des frères Spirato, puis la résolution des difficultés de Washimura sont porteurs de valeurs positives telles que l’entraide et la solidarité.

A aucun moment les personnages des deux petites filles ne sont dans le rejet de la différence ou dans l’égoïsme. Au contraire, on découvre une vraie curiosité de l’autre et une envie de comprendre sans jugement.

Pour tout cela, Hana et le vent est un album essentiel, plein d’imagination et de réflexion, qui continue à trotter dans les petites têtes après la dernière page tournée.

Pourquoi lire Hana et le vent ?

Hana et le vent est une histoire pleine de douceur et de finesse, tant par les mots de Joëlle Veyrenc que par les illustrations magnifiques de Seng Soun Ratanavanh en papiers découpés. Chaque page tournée est un plaisir pour les yeux avec ses détails foisonnants. Le récit de la rencontre entre Hana, petite fille de Washimura, et Livia, jeune habitante de Vert Sylver, est lumineuse et porteuse d'un joli message. Comment vivre en harmonie ? 

La réponse est dans le vent... comme dirait Bob Dylan.

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