L’adoption est une série sociale de Zidrou et Arno Monin composée de cycles de 2 tomes pouvant se lire indépendamment les uns des autres.
Cycle 1 ( Chronique à venir)
Cycle 2 : Wadji
Quand Gaëlle et Romain adoptent le petit Wadji, ils n’imaginent pas que leur vie serait autant bouleversée.
Le jeune garçon qui a connu la guerre au Yémen s’adapte assez mal à son nouvel environnement.
ses crises deviennent le quotidien d’une famille qui ne sait plus quoi faire pour se faire accepter.
Alors le couple se demande s’ils ont fait le bon choix et commence à regretter cette adoption.
Un engagement difficile à tenir
Avec ce second cycle, Zidrou raconte les difficultés d’une adoption qui se passe mal.
Gaëlle et son mari Romain sont pourtant des parents idéaux.
Ouverts d’esprit et déjà parents de deux grands enfants, ils semblent avoir l’expérience et l’envie requises pour ce genre de décision.
Malgré tout, leur entourage semble plus « sceptique » et se demande ce qui a pu leur passer par la tête.
Mais ils acceptent tous.tes leurs décisions et sont prêt.es à les accompagner dans cette « aventure ».
Or, celle-ci devient rapidement un calvaire.
Wadji n’est pas des plus faciles et son comportement désarçonne le couple qui voit chaque tentative de rapprochement se clore en de cuisants échecs.
Chacun les rapproche d’une décision inenvisageable au début.
Pourtant, ils avaient été mis en garde par leur assistante sociale, Madame Al-Athloul.
« Adopter un enfant de 10 ans n’est jamais chose facile. On va souvent au-devant de désillusions au début. »
— Mme Al-Hathloul, assistante sociale et future maman
Wadji a passé 10 années sans les connaître et ils n’ont pas saisis qu’il lui faut un peu de temps pour qu’il les accepte…
Par le parcours de Gaëlle et Romain, Zidrou veut montrer que l’adoption n’est pas un acte anodin et qu’il engage les parents à aller au bout de leurs décisions s’ils ne veulent pas envenimer encore plus la situation de l’enfant dont ils ont la charge.
Un enfant perdu dans un monde nouveau
À priori, cette adoption est une chance pour Wadji.
Élevé dans un pays en guerre, c’est une occasion pour le jeune garçon de pouvoir enfin vivre une jeunesse normale.
Et c’est une des raisons qui éclairent l’incompréhension de Gaëlle et Romain face à un tel rejet.
Pourtant, cela s’explique facilement.
Séparé de sa soeur, il se retrouve dans un pays qu’il ne connaît pas, avec des personnes qui sont, pour lui, des inconnus.
Tous.tes parlent une langue étrange et cet écart de communication l’isole encore plus en un profond mutisme.
Zidrou explique, sans être moralisateur, que cette rupture doit être prise en compte.
Comme a pu déjà l’ écrire Jung dans Couleur de peau : miel, être adopté marque à tout jamais les enfants, en quête d’identité.
Il faut en prendre conscience et ne pas se voir comme de « simples » sauveurs.
La sensibilité du trait d’Arno Monin
Habitué aux collaboration avec le scénariste belge, Arno Monin fait de L’adoption un de ses travails les plus touchants.
Son trait, semi réaliste, retranscrit à merveille les diverses émotions de ses personnages aux designs très typés franco-belges.
Son encrage, peu marqué, laisse toute la place à une colorisation simple et sans fioriture.
On aimerait, par moment, un peu plus de folie dans la mise en page mais elle correspond parfaitement au ton de la série : tendresse et simplicité.
En résumé
L'adoption de Zidrou et d'Arno Monin est une série attachante mettant en scène, avec justesse, un acte fondateur de certaines familles. Après un premier cycle étonnant, Zidrou se montre plus piquant en décrivant une famille adoptive en rupture. Cette rupture, plus communicative qu'éducative, montre qu'une adoption n'est jamais facile et qu'elle peut s'accompagner de nombreuses difficultés que les parents doivent appréhender en amont. Le style d'Arno Monin retranscrit à merveille cette ambiance tantôt douce, tantôt amère mais jamais défaitiste.
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