L’immense petite maison (Marie Colot / Anaïs Brunet)

Comment peut-on vivre dans une si grande maison et être si seule ? Comment ne pas accepter la nature quand elle entre chez vous ? Et pourquoi ne pas apprendre d’un enfant quand on est une vieille dame ? Marie Colot et Anaïs Brunet nous offrent avec L’immense petite maison des réponses poétiques et philosophiques à ses questions.

Un coeur bien petit qui ne demande qu’à grandir

Armande vit seule dans une petite maison entourée de grands arbres, au coeur d’une nature verdoyante. Elle s’est enfermée dans un quotidien empreint de solitude et de petites habitudes de vieille personne.

Mais un jour, le toit de sa maison s’envole et la nature entre chez elle, sous la forme d’animaux divers, pour la convaincre de sortir et de profiter du monde extérieur.

Ses petites journées étaient longues, longues.

Au rez-de-chaussée, Armande s’arrêta, atterrée. Une rivière avait envahi le couloir. – Trempez-y vos pieds, ma petite dame, glougloutèrent deux truites arc-en-ciel.

– Hors de question ! s’énerva Armande.

Les fleurs, les arbres, les animaux et les herbes folles envahissent sa maison. Suite à une grosse averse, elle décide de trouver refuge dans un tronc d’arbre creux.

Mais celui-ci est déjà occupé par un jeune garçon du nom de Marcus. Il a fait de ce lieu insolite une cachette secrète dans laquelle il crée des animaux fantastiques.

Au fur et à mesure de leurs échanges rejaillit en Armande un élan de vie et de curiosité qu’elle croyait oublié.

Quand la nature s’en mêle

L’immense petite maison traite des thématiques de la solitude, de la nature et de l’amitié entre les générations d’une manière à la fois drôle et touchante.

En effet, si Armande semble se battre contre des moulins à vent en essayant de faire sortir les animaux et les plantes qui envahissent sa maison, on sourit de la voir ronchonner et rejeter systématiquement les plaisirs du dehors. Jolis nuages, air frais, pieds dans l’eau, bruissement du vent… Elle ne veut rien entendre, crispée dans son quotidien solitaire et rassurant.

Mais c’est sans compter sur la nature qui prend de plus en plus de place dans son intérieur. Au point d’envahir les pages, grâce aux dessins colorés d’Anaïs Brunet.

Les arbres et les herbes folles avaient poussé partout.

Puis resurgissent les souvenirs, et enfin la rencontre avec Marcus.

Avec des mots simples et doux, Marie Colot dit l’apprivoisement de la vieille dame par le jeune garçon qui lui ouvre, sans effort, son petit monde à lui. A la manière d’un petit prince et d’un renard.

Elle, qui rejetait les autres et s’enfermait dans une vie qui n’en était plus une, redécouvre les plaisirs de grimper aux arbres ou d’observer les oiseaux. Une leçon de vie à hauteur d’enfant.

Pourquoi lire L’immense petite maison ?

Avec L'immense petite maison, Marie Colot et Anaïs Brunet nous racontent comment la rencontre avec l'autre et l'ouverture au monde peuvent rendre la vie plus légère. La nature est ici un personnage à part entière, facétieuse et puissante, et occupe un espace à la hauteur des petits bonheur qu'elle procure. Des petits riens partagés avec un ami et qui rendent au temps la magie des jolis instants. 

Alors, comme le dit si bien Marcel Proust cité en exergue de cet album : "Tâchez de garder toujours un morceau de ciel au-dessus de votre vie."

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