4 livreuses de journaux, Mac, KJ, Tiffany et Erin se retrouvent embarquées dans un conflit temporel pouvant mettre en péril toute l’histoire de l’humanité.
La malédiction des adaptations
Brian K. Vaughan est sans doute le scénariste de comics maitrisant le mieux les codes du serial.
Cliffhanger, retournement de situation, gestion du suspens, rien de tout cela n’a de secret pour lui.
Si ses travaux chez Marvel sont anecdotiques (quoique Runaways est très plaisant à lire), il a démontré qu’avec plus de liberté, il était capable de merveilles, à l’image de Saga, sans doute le meilleur space opéra de ces dernières années.
Après avoir été lui-même scénariste de série, notamment sur Lost, les studios se sont immanquablement intéressés à ses oeuvres personnelles.
Malheureusement, à l’image d’ Y le dernier homme, l’adaptation de Paper girls s’est soldée par un échec.
Pourtant, ces deux séries avaient de réels potentiels mais, si on prend le cas de Paper Girls, on se rend vite compte que les studios n’ont rien compris au comics de Brian K. Vaughan et l’ont vidé de toute sa substance pour en faire un simple ersatz de Stranger things.
Quand on adapte une écriture aussi brillante que celle de Brian K. Vaughan, on essaie de la respecter au mieux.
Il y avait tout dans ce comics pour en faire un show de qualité.
Heureusement, le comics est là pour nous offrir son lot d’aventures et de concepts délirants.
The show must go on !
Mais Paper girls, c’est quoi au fait ?
Scénarisée par Brian K. Vaughan et dessinée par Cliff Chiang, accompagné aux couleurs par Matt Wilson, la série raconte l’histoire de 4 adolescentes qui se trouvent embarquées dans un conflit temporel.
Graphiquement, on retrouve le duo de Wonder Woman : Cliff Chiang et Matt Wilson.
Le binôme se montre totalement en phase avec le projet de Brian K. Vaughan.
Le style simple et sans fioriture de Cliff Chiang correspond à merveille à l’ambiance rétro voulue par le scénariste.
Le dessinateur imagine des designs tout droit sortis de séries B donnant un look improbable à certaines de ces créatures et donnant cette touche si personnelle à la série.
Les bizarreries de cet univers prouvent que Paper Girls est bien plus qu’un simple récit de voyage dans le temps.
J’ai lu que Papers girls, c’est un peu : » Et si Retour vers le futur rencontrait les Goonies ».
On retrouve effectivement cet esprit de groupe, uni dans l’adversité face à l’inconnu.
De la même façon, nos héroïnes vont bel et bien voyager dans le temps et se retrouver nez à nez, à la façon de Marty McFly, avec leurs versions futuristes.
Mais à l’image des ces jeunes adolescentes, le récit de Brian K. Vaughan est bien plus moderne et n’hésite pas à traiter de thématiques actuelles.
Paper girls ou la nostalgie des années 80 ?
Il est clair, au moins sur le premier tome, que la série surfe sur cet amour inconsidéré des années 80.
Cependant, bien plus que la nostalgie d’une époque, la série reflète les souvenirs du scénariste qui en 1988 était un jeune garçon de 12 ans habitant en Ohio.
Par la suite, il évacue cet aspect et envoie notre quatuor dans diverses époques, complexifiant ainsi son intrigue, quitte à la rendre obscure pour certain.es lecteur.rices.
On ne peut pas parler de Paper Girls sans évoquer ces jeunes filles.
Que ce soit KJ, Tiffany, Erin ou Mac, chacune d’entre elles est traitée à égalité et, malgré leurs différences de caractères les rendant uniques, Brian K. Vaughan a su créer un groupe hétéroclite mais attaché par des liens qui s’avèreront, au fil des tomes, de plus en plus forts.
Paper Girls, malgré une idée de départ classique, s’avère, dans son ensemble, assez difficile à résumer tant l’intrigue deviendra sinueuse et assez inattendue dans sa résolution.
Pour résumer
Paper Girls est la vision de Brian K. Vaughan et Cliff Chiang des récits d'aventures et de science fiction typés années 80. Avec son groupe d'adolescentes, le scénariste va tisser une intrigue complexe à base de voyage dans le temps, de mondes parallèles et de conflits temporels, le tout en développant des personnages attachants et terriblement modernes. Cliff Chiang, quant à lui, offre une prestation tout en sobriété mais qui dénote par la folie de certains de ses designs, barrés à souhait. Une oeuvre tout public, abordable, terriblement addictive mais qui ne prend pas son lectorat pour des imbéciles
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