Mots Tordus et Bulles Carrées

Superman : Son of Kal El (Tom Taylor/John Timms)

Lorsqu’on est un amateur de comics un peu acharné, on aime bien trainer sur les forums (je conseille au passage l’excellent Buzzcomics) pour se tenir au courant de l’actualité et se faire une idée de ce qui pourrait être intéressant à lire dans les sorties à venir.

Superman : un personnage en phase avec notre société

Superman : Son of Kal El de Tom Taylor et John Timms and co. (aux éditions Urban Comics) est le genre de série qui peut offrir à un lecteur avide de nouveautés son lot de changements et de surprises (voir de polémiques).

Cela fait déjà plusieurs années que l’univers de Superman a entamé sa transition : devenu père de famille, l’identité secrète du héros (et celle de sa famille) a été dévoilée, ce qui amène forcément de nombreux changements dans la vie des Kent. 
Tom Taylor y fait d’ailleurs référence en nous montrant un Jon un peu seul et essayant de trouver un moyen (plus ou moins vain) de ne pas se faire reconnaitre.
Cela amène d’ailleurs un hommage à une scène classique de Superman qui démontre que certaines choses changent et d’autres … non. 

Le fils prodige

Une vie de famille

Mais c’est qui ce Jon Kent ? Créé par Dan Jurgens, lors de l’évènement Convergence, Jon est très vite devenu un personnage attachant. Ce succès, on le doit essentiellement à Peter J. Tomasi qui a su créer une vraie cellule familiale dans sa série Superman Rebirth (où il arrivait déjà que Jon vole la vedette à son papa). 

La famille a toujours été au centre de la vie de Superman mais en faisant de Clark un père de famille, les rapports se sont inversés. 

Jon Kent n’est pas content

Cependant, vous auriez tort de voir Jon comme une pâle copie de son père. Il a certes l’esprit de justice de Superman mais il a aussi la fougue (et un peu l’inconscience) de sa mère Loïs Lane
Ce qui l’a amené très souvent à n’en faire un peu qu’à sa tête, notamment lorsqu’il était en duo avec Damian (Alias Robin / alias le fils de Batman) dans SuperSons (toujours de l’excellent Peter J. Tomasi). 

Mais les choses ont changé :  Jon, après un voyage dans le temps, est revenu adolescent et il sait qu’un jour ou l’autre il devra prendre le relais de son père. 

Le poids de l’héritage

L’héritage est bien sûr au coeur de la première partie de cet album. 

Jon craint de ne plus revoir son père et pourtant il sait qu’il ne pourra l’empêcher de partir. Quand à Clark, il veut montrer à son fils qu’il a toute confiance en lui pour reprendre le flambeau. 
Même si on sait, au fond de nous, que tout cela restera très temporaire, il y a quelques choses d’assez émouvant à voir l’ancienne génération laisser sa place à la nouvelle. 

des problèmes actuels

être un super-héros moderne

Mais pour s’imposer, cette nouvelle génération va devoir trouver sa propre voie. 
Comme dans Nightwing (autre série de Tom Taylor) l’auteur met son héros face à des problèmes de société qu’ils ont, jusque là, ignorés. 

Et celui des réfugiés s’est imposé comme une évidence. 

 « Superman n’était-il pas lui-même un réfugié avant que la Terre ne l’accueille ? »

Le retour d’Henri Bendix

Pour les aider à fuir, il est prêt à s’opposer à la loi, quitte à se retrouver en prison pour défendre ses convictions. Plus qu’un super-héros, Jon Kent est devenu un militant. On remarquera au passage qu’un personnage de l’univers Wildstorm y trouve ici un reboot en forme de nouveau némésis au jeune Superman.

Un dessinateur efficace mais qui manque de régularité

Graphiquement, John Timms est efficace mais manque de régularité. 
Sa mise en scène est dynamique et reste très efficace lors des moments d’action. 

On regrettera juste qu’il ait eu besoin de renfort (Daniel Di Nicuolo, Steve Pugh et Clayton Henri) rendant la cohérence graphique, par moment, incertaine.

En résumé

Superman : Son of Kal El n’est pas sans défaut mais elle tient certaines de ses promesses. 

Si on ne retrouve par encore totalement notre Jon Kent, les propositions de Tom Taylor sont intéressantes et, mises en corrélation avec celles de Nightwing, elles peuvent amener à une véritable remise en question du rôle des super-héros (un crossover étant prévu, on imagine que l’auteur a un plan derrière la tête). 

Une ouverture inédite

Ps : J’ai longtemps hésité à aborder la partie qui a fait tant couler d’encre aux Etats-Unis (et ici même dans certains de nos journaux). 

Tom Taylor apporte une caractérisation à son personnage qui, si elle est assez inattendue, découle parfaitement de la volonté du scénariste d’ancrer son personnage dans la vie « réelle ». 

Les réactions épidermiques prouvent qu’il y a encore beaucoup à faire à ce sujet et si d’un point de vue scénaristique, j’espère que cela dépassera l’effet de buzz, j’estime que Tom Taylor a pris une décision courageuse en faisant de Jon un symbole d’autant plus fort qu’il porte un S sur son torse.

Bulles Carrées

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