Thor est enfin roi d’Asgard.
Mais il n’avait pas prévu que cette fonction l’ennuierait prodigieusement.
Guerrier dans l’âme, il a bien du mal à se faire aux réunions interminables pour établir la quantité de bière nécessaire au banquet.
Mais conscient de sa charge, le dieu du tonnerre s’apprête à faire un discours devant son peuple.
Quand soudainement, Galactus s’effondre violemment sur la cité des dieux nordiques.
Un lourd héritage
Il est intéressant de voir cette question d’héritage d’une double façon.
Bien sûr, il y a celle de Thor, abordée dans l’introduction, qui fait face à une charge, longtemps espérée, mais qui ne lui convient pas vraiment.
Et il a celle de Donny Cates qui a la lourde tâche de succéder à Jason Aaron qui a conduit avec beaucoup d’excellence la destinée du dieu du tonnerre pendant de longues années.
Donny Cates, pour ceux qui nous suivent, n’est pas vraiment un inconnu au bataillon.
Que ce soit sur l’excellent Crossover ou le sympathique Payback, l’auteur a déjà démontré qu’il en avait sous le capot et pas qu’un peu.
D’ailleurs cela fait déjà un petit moment qu’il a posé ses bagages chez Marvel, se construisant sa propre chronologie personnelle.
L’univers cosmique de Donny Cates
Car s’il reprend là où Jason Aaron avait laissé Thor, on comprend assez vite que l’ambiance va être radicalement différente.
Plus brutale, voire frontale, on ne peut pas dire que Donny Cates y aille avec le dos de la cuillère.
Ça va vite sentir la poudre et le sang.
Et au vu des personnages en jeux, les affrontements seront dantesques.
S’il y a un côté jouissif et assez régressif à assister à des affrontements entre divinités, ce n’est pas forcement la chose la plus intéressante dans le travail de Donny Cates.
Un peu comme Rick Remender (à son époque), le scénariste s’est créé une intrigue narrative propre qu’il poursuit de série en série.
Cette dernière a commencé avec Thanos Gagne et Cosmic Rider pour continuer son développement sur son run des Gardiens de la galaxie et la mini qu’il écrit sur le Silver Surfer.
Un univers accessible
Attention, même s’il y a une continuité entre ces récits, Donny Cates reste assez accessible pour que les éléments qu’il a mis en place dans telle ou telle série ne rendent pas l’ensemble complexe.
D’ailleurs, Thor peut être lu sans avoir la connaissance de ces autres récits mais le scénariste est assez malin pour attiser la curiosité de ses lecteurs.
Silver Surfer est noir ? Mais pourquoi donc ?
Mais qui est ce Cosmic Rider ?
Thanos est mort et Beta Ray Bill a fait partie des gardiens de la Galaxie !
Des éléments saupoudrés habilement qui feront plaisir à ceux qui ont les réponses sans empoisonner la vie de ceux qui ne les ont pas.
Et c’est là qu’on sent le véritable fan qui sommeille en Donny Cates.
Il connaît tous les problèmes que peuvent amener la sacro-sainte continuité mais il a aussi compris à quel point cela peut être fun à suivre si on sait l’utiliser.
Un deluxe pour 2 runs intenses
Panini a choisi la formule deluxe pour l’édition du run de Donny Cates.
Si ce choix me semble assez critiquable (comment un jeune lecteur peut-il avoir envie de commencer les comics avec un album à 36 euros?), il a au moins le mérite de proposer 2 runs à couper le souffle.
L’album est composé de 2 arcs, entrecoupés par 2 épisodes dessinés par Aaron Kuder .
La partie graphique dans son ensemble est assurée par Nick Klein et on peut dire qu’il assure grave.
Mise en page explosive, double page flamboyante et un trait acéré. On en a (pour le coup) pour notre argent.
Nick Klein a un style qui rappelle certains auteurs franco-belges mais ça colle parfaitement à cette ambiance fantaisie cosmique qui traverse cet album.
Niveau découpage, le premier run, qui met en scène Galactus, est du pur Donny Cates.
Menace destructrice, changement radical, ça y va à fond et ça assume.
Mais peut être que l’arc se termine un peu trop facilement.
On peut le voir comme un galet d’essai réussi mais qui demande confirmation.
Celui qui amène le retour de Donald Blake est bien plus intéressant à mon goût et si la menace semble moins importante, l’idée de Donny Cates me paraît plus originale, avec une véritable proposition derrière tout ça.
Donny Cates a ses détracteurs.
Certains trouvent qu’il en fait trop et qu’au final, derrière cette avalanche de coups de poing, il ne reste pas grand chose.
Il est certain que c’est moins fin que le run d’Aaron mais, pour ma part, je sors assez comblé de cette lecture qui offre un véritable divertissement tout en proposant des concepts assez inattendus et plutôt bien exploités.
En résumé
Thor : le roi dévoreur est un récit bourré d'action, aux idées fantasques et aux concepts dingues.
Donny Cates utilise Thor pour continuer à développer son univers cosmique.
Et Nick Klein s'amuse comme un fou en proposant des pages explosives et jouissives
Un pur moment de divertissement.
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