Wilderman (Bertrand Gatignol)

Adam Wilder est un Demono dont la race est persécutée par l’inquisition.
Mais le jeune lycanthrope a tout autre chose en tête.
Il a l’intention de participer au tournoi organisé par la ligue de Cocagne et de remporter le titre suprême de Wilderman.
Mais sa rencontre inopportune avec l’étrange Yaya Yaga et la jeune Electrolyte l’oblige à revoir en partie ses plans.

De prestigieuses inspirations

Adam Wilder : un pur héros de shonen

Après Les Ogres-Dieux, on imaginait pas vraiment Bertrand Gatignol sur ce type de projet.
Et pourtant, Wilderman est une petite pépite de bonne humeur et d’action, venant percuter de plein fouet la Bd ado/ jeunesse.
L’aventure est haletante, l’humour et l’action sont parfaitement dosés et on ne s’ennuie pas une seule seconde.
En somme, j’ai adoré.

On aurait pu craindre un énième projet cherchant à faire de l’oeil aux amateurs de manga. La théorie du KO est passé par là et, si la sincérité est de mise, le succès ne l’est pas toujours.
Wilderman semble puiser sa force autre part.
Plus qu’un Manfra, c’est avant tout un immense hommage au shonen.
Et par n’importe lequel : Dragon Ball d’Akira Toriyama.

Les personnages ont des accointances communes à de nombreux mangas Nekketsu.
Adam Wilder en est un pur archétype. Il se goinfre comme 4 et ambitionne de devenir le meilleur.
Sans être aussi enfantin que San Goku, il est le reflet d’une adolescente touchante de naïveté. En somme, il est aussi bête que sûr de lui.
Yaya Yaga est clairement une référence à Baba la voyante et Electrolyse rend un hommage évident à Arale, autre héroïne iconique du regretté mangaka.
On pourrait me targuer que ses similitudes sont le fruit du hasard.
Mais, en réalité, elles sont complétées par de nombreuses autres.
Des biscuits redonnant de l’énergie aux multiples transformations des Demonos, Bertrand Gatignol se nourrit de cette richesse tout en construisant son propre univers.

Plus qu’une simple reprise, on sent tout l’amour que porte l’auteur à l’oeuvre d’Akira Toriyama.
Et, d’une certaine façon, il tente de retrouver l’essence de cette aventure en y apportant sa propre personnalité.
En mettant en scène l’Inquisition, il s’éloigne de la vision basique du vilain.
L’inquisition ne veut pas détruire le monde mais exterminer une race qu’elle estime différente ou inférieure à elle.
Et forcément, cela amène à plus de questionnements qu’un combat contre Freezer.

Un graphisme coloré et pétillant

Des scènes d’actions furieuses

Au vu des inspirations, Bertrand Gatignol aurait pu reprendre, comme Banana Sioule, le format des mangas français.
Ce choix paraissait même évident au regard de sa prestation sur Les Ogres-Dieux.

Et pourtant, il choisit une direction radicalement différente.
Wilderman garde un format jeunesse traditionnel, tout en nous éclatant les rétines avec une palette de couleurs ébouriffante.
L’élégance et la finesse de son trait s’allient à la vivacité d’une mise en page variée et explosive dès que l’action pointe le bout de son nez.

Les designs de ses personnages sont inventifs et expressifs à souhait.
Si le dessin est plus léger que sur Les Ogres-Dieux, il nous régale néanmoins de pages fourmillant de détails.
Les arrière plans sont fournis, offrant un environnement riche à l’univers de la série.

Si cette approche peut paraitre moins technique voire classique, elle est le reflet d’une énergie débordante dont l’objectif principal est simple : nous divertir.
Bertrand Gatignol avance ses pions et ne perd pas de temps.
Les surprises sont nombreuses, à l’image d’un cliffhanger de fin des plus intriguants.

En résumé

Wilderman de Bertrand Gatignol est une série jeunesse bourrée d'action et d'humour qui ravira petit.es et grand.es

Derrière Adam Wilder, pur archétype du héros Nekketsu, se cache une aventure décomplexée où l'on s'amusera des multiples clins d'oeils faits à l'oeuvre d'Akira Toriyama.
Plus qu'un simple manga français, Bertrand Gatignol assume le format franco-belge et sa palette colorée, tout en nous offrant un bol d'air rafraichissant avec une pointe de réflexion morale.

Un premier volume sympathique dont on attend la suite !

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