Mon nom à moi, c’est Billy (Loïc Clément/Clément Lefèvre)

Billy est un jeune cowboy orphelin.
Sa mère est partie au ciel et son père l’a laissé pour courir après l’or.
Mais Billy n’est pas malheureux, bien au contraire.
Ses nouveaux tuteurs, Mrs et Mr Fox viennent de l’inscrire à l’école où il retrouve sa petite bande d’amis avec lesquels il joue à chaque récréation.
Seule ombre au tableau, Loveless, une brute épaisse qui fait sa loi auprès des plus petits.

Un dessin mis en valeur par un format classique

Le format de l’album peut surprendre par son classicisme.
En effet, chaque illustration de Clément Lefèvre s’étale sur des doubles pages, accompagné en-dessous par des textes plus ou moins conséquents de Loïc Clément.
On sent l’expertise de l’illustrateur qui, à plusieurs occasions, a travaillé sur un format lui laissant toute la place pour exprimer son art.
Même si, avec cet album, il se retrouve sur un univers plus terre à terre, on s’émerveille de la douceur de son trait.
Ses personnages se démarquent par la finesse et la rondeur de leur forme.
Les couleurs sont chatoyantes et l’utilisation de dégradés aux crayons de couleur rendent merveilleusement hommage aux décors du Far west.

Une image iconique pour mettre en scène le quotidien des enfants

Billy, au dessus des toits

Loïc Clément est un auteur jeunesse que j’apprécie tout particulièrement.
Sur une grande partie de ses ouvrages, il met en scène notre société avec douceur et délicatesse en se servant du regard des enfants comme catalyseur.

Avec Clément Lefèvre, ils avaient déjà collaboré sur Chaque jour Dracula.
Une bande dessinée jeunesse qui, à travers le portrait du jeune vampire, abordait la différence et le harcèlement qui peut en découler.

Sur cet album, les deux auteurs reprennent le même principe en se servant, cette fois-ci, de l’imagerie iconique liée à Billy the Kid.
En mettant en scène une jeunesse fictionnelle du jeune cowboy, Clément Lefèvre décrit le quotidien des récréations d’une bande d’amis en plein Far West.

Une histoire d’amitié

la cour de récréation

Mon nom à moi, c’est Billy est avant tout une histoire d’amitié.
Une amitié au départ exclusivement masculine.
Cependant, Loic Clément est un auteur qui sait mettre en scène des personnages qui reflètent notre époque.

Jane en est le parfait exemple.
Seule fille de l’école, avec la maitresse, il ne faudrait pas l’imaginer en jupe et chemisier.
Jane, c’est une desperado.
Et, si elle devait jouer un jour avec la bande de Billy, ce serait pour être leur cheffe.
Autant dire que cela ne plait pas à certains, notamment à Fred qui estime qu’une fille ça ne sert qu’à apporter le thé.

Un cliché qu’on accepte d’entendre car il sort de la bouche d’un enfant et surtout parce qu’il est contredit par Billy qui voit bien qu’à l’image de leur maitresse, une femme est bien plus que cela.

Ce qui est intéressant, c’est que cette thématique, aussi importante soit elle, n’est jamais abordée par le biais de la moralisation.
Ses enfants vivent à une époque et avec une éducation qui leur font penser telle ou telle chose.
Cela n’empêche pas le changement mais il ne vient jamais après une leçon de morale.

Faire face à la brutalité de la cour de récréation

Une brute épaisse qui fait sa loi

Comme pour Chaque jour Dracula, le récit de Loic Clément est une nouvelle façon de mettre les enfants face à un sujet qui les touche tout particulièrement : la violence scolaire mêlée à une forme de harcèlement.

Et ici, pas d’histoire de diffèrence ou d’incompréhension.
Nous sommes au Far West. C’est une époque où les plus forts écrasaient les plus faibles, une façon aussi de dire que c’est une époque révolue.

Loveless est une de ses brutes idiotes sans foi ni loi.
Un peu l’opposé de Billy qui n’accepte pas l’autoritarisme de la brute.
Deux choix s’imposent à la lui : celui de la justice ou celui de la roublardise.
Est-ce qu’une brute peut vraiment comprendre ce qu’est la loi ? Que ce qu’il fait est mal ?
Ou faut-il utiliser son intelligence, quitte à agir en dépit de la loi, pour mettre fin à ses agissements ?

Billy et ses amis feront leurs propres choix, préférant l’intelligence à la brutalité, même si celle-ci ne s’avère pas foncièrement morale ( au regard de la justice).
Est-ce une façon pour l’auteur de nous faire comprendre que parfois la justice n’est pas assez forte face à certains individus ou est-ce juste une façon de se coller à la mentalité de son personnage ? Chacun se fera son propre avis.

En résumé

Mon nom à moi, c'est Billy est une occasion de découvrir le talent de Loïc Clément et de son acolyte Clément Lefèvre sous un format différent de celui de la bande dessinée. 

On y retrouve les thématiques chères à l'auteur qui, derrière un récit bon enfant, permet aux plus jeunes de réfléchir à des sujets tels que l'égalité fille/garçon ou la violence scolaire.

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