Emily Bright est une jeune fille qui, depuis sa naissance, a accès à un don particulier.
Pendant de longues années, elle essaie de maitriser seule ses pouvoirs mais elle commet l’irréparable en ressuscitant son chien.
Sauvée in extremis, elle intègre la toute nouvelle école fondée par le Docteur Strange.
Son objectif : recueillir et aider les jeunes adeptes de la magie à contrôler leur faculté.
Strange Academy : Ecole de magie et Super héros

A première vue, on ne peut pas y échapper.
Dès qu’on parle d’école de magie et de jeunes adolescents, on pense forcement au célèbre roman de J.K. Rowling : Harry Potter.
Et effectivement, les points communs sont notables.
Un collège dirigé par un grand magicien mystérieux (le méconnu Dr Vaudou), des professeurs émérites et des élèves aux destinées pas toujours glorieuses, tout est bien là dans Strange Academy.
L’univers semble balisé pour évoquer au lecteur cet héritage.
Et Skottie Young se régale à faire vivre tout cet écosystème avec une bonne dose d’aventure pour lier l’ensemble.
En réalité, les inspirations de l’auteur sont bien plus classiques et, d’une certaine façon, on peut dire qu’il ne fait que suivre une longue tradition.
Les héritiers du monde magique
En effet, avec cette scène d’introduction, mettant en scène le personnage principal de la série Emily Bright, on peut voir un écho appuyé à l’enrôlement de Kitty Pride chez les X-Men.
Chez Marvel, l’apport des nouvelles générations a toujours été recherché.
Cependant, si les grands éditeurs ont toujours accordé une importance à l’héritage des héros (notamment chez Dc avec la création d’acolyte tel que Robin), c’est surtout la jeune génération et leur vie scolaire (un peu particulière) qui nous intéressent ici.
Une thématique loin d’être récente notamment sur la franchise X-Men.
Ne parle-t-on pas de l’école de jeunes surdoués de Xavier ?
Jason Aaron avait d’ailleurs repris cette idée, avec brio, sur l’excellente série Wolverine and the X-men.
Et d’une certaine façon, Skottie Young veut réitérer l’exploit en l’appliquant au monde de la magie.
Une idée intéressante tant cette partie de l’univers Marvel reste, au final, assez méconnue par une grande majorité du lectorat.
On pourra ainsi y croiser des élèves venant de la terre mais aussi d’Asgard.
Ennemi ou ami, on accorde une chance à tout le monde.
Ce qui permet de croiser parmi cette nouvelle génération, une démone, une géante des glaces mais aussi… le fils de Dordammu.
Strange Academy et sa nouvelle génération de super héros

Le catalogue de personnages des grands éditeurs de mainstream est colossal.
Pourtant, force est de constater qu’il est très largement sous utilisé.
Qui n’a pas grogné en lisant un énième affrontement entre Batman et le joker ou Spider-Man contre le bouffon vert ?
Sur Strange Academy, les auteurs ont la possibilité d’utiliser un cast sous utilisé ( ici Dr Vaudou ou Dazzler) et de créer de nouveaux héros et héroïnes, tous plus attachants les uns que les autres.
Prenez le personnage de Doyle Dordammu (qui est, il faut l’avouer, très inspiré du fils d’Apocalypse mis en scène par Remender puis Aaron) qui doit lutter contre son héritage et une destinée qu’il ne veut pas.
A première vue arrogant (mais pas plus qu’Iric ou Alvi d’Asgard), il s’avère beaucoup plus doux et sensible qu’il n’y paraît.
Et des personnages comme cela, il y en a beaucoup.
Chacun d’entre eux étant traité à égale valeur avec leur part d’ombre et de mystère comme le montre très bien le troisième tome.
Les liens sont construits sur la longueur et avec sérieux, ce qui permet aux lecteurs de se sentir proche de personnage qu’il apprend à connaître.
C’est aussi ça la force de la série de Skottie Young.
Sans être originale, elle reste accessible aux jeunes lecteurs et indépendante tout en s’intégrant au reste de l’univers de Marvel.
On y fera d’ailleurs notion de la mort de Docteur Strange sans que cela parasite le reste de l’histoire.

Le style d’Humberto Ramos

J’ai toujours aimé le trait d’Humberto Ramos.
Même avec ses personnages déformés par des pieds et des mains immenses comme il a pu le faire au début de sa carrière, il y avait quelque chose d’assez unique dans son dessin. Une inspiration assumée de grands dessinateurs argentins tel que Carlos Meglia.
Il est évident que cette façon de dessiner les pieds venait tout d’abord de lacunes techniques avant que cela devienne sa signature.
Il la garda très longtemps avant qu’elle ne disparaisse complètement de ses derniers travaux ( à mon grand regret d’ailleurs).
Humberto Ramos a eu une évolution fulgurante.
Sa mutation, il la doit à une de ses créations (avec Brian Augustyn) : Crimson.
A partir de ce moment, le dessinateur n’a cessé d’améliorer son dessin et d’innover avec de nouvelles techniques.
Depuis quelques temps, il s’encre lui-même (voire ne s’encre plus du tout ), apportant à son trait une plus grande souplesse.
Il forme, avec son coloriste Edgar Delgado, un duo au sein duquel il peut se permettre la plus grande des excentricités : coloriser sur de simples crayonnés.
Habituellement, j’apprécie guère cette technique mais utilisée avec parcimonie, elle donne une véritable puissance à certaines illustrations reflétant des effets magiques.
Humberto Ramos est en plus assez régulier et reste aux commandes de la série sans faillir au moins sur ce premier cycle de 3 tomes .

En résumé
Avec Strange Academy, Skottie Young et Humberto Ramos nous ont concocté une nouvelle série rafraichissante.
Sans être originale, elle offre un vent de nouveauté avec ses nouvelles recrues aux historiques encore vierges et qui ne demande qu'à être découvert.
La série a su rester simple mais prenante grâce à un rythme qui monte en pression tome après tome.
C'est aussi une porte d'entrée parfaite pour de jeunes lecteurs qui voudraient tenter l'aventure des super héros sans être ensevelis par 60 ans d'histoires.
Commander sur



