Le livre qui commence par la fin (Séverine Vidal / Louis Thomas)

S’il est bien un sujet qui interroge nos petites têtes depuis l’enfance, c’est bien la mort. Que se passe-t-il quand on y pense ? Quelles sont les images ou les sensations que l’on voit ou ressent ? Ce sont ces questions, et leurs réponses, que Séverine Vidal et Louis Thomas ont placées dans leur album Le Livre qui commence par la fin, aux éditions Sens dessus dessous (« le rendez-vous des enfants qui passent plus de temps à rêver qu’à ranger leur chambre« ).

Dire l’indicible, dessiner l’invisible

Le Livre qui commence par la fin commence vraiment par la fin. Plus exactement par le mot « FIN ». Et, évidemment, il se terminera par le début. Ou plutôt, par le mot « DEBUT… », avec des points de suspension.

On comprend bien ici le projet de Séverine Vidal et de Louis Thomas. Chaque double page va donner la parole à un enfant qui nous dira ce qu’est la mort pour lui. Ce que ça lui fait d’y penser, ce qu’il imagine, ce qu’il voit ou ressent. Et même ce qu’il fait pour l’oublier.

Les représentations des enfants sont au cœur de l’album, leurs mots et leurs questionnements aussi. A cet âge où la vie est la plus éclatante et énergique, où le chemin s’ouvre en grand.

Un chemin qui tourne à l’infini

Le symbole de l’ellipse, utilisé dès les premières pages, représente bien les angoisses qui peuvent étreindre nos petits. La peur de l’infini ou de la boucle. Celle de la vie et de la mort qui sont intimement liées.

Chaque parole d’enfant est porteuse d’une réflexion simple mais imagée et ancrée dans le réel et la vie. On y lit les émotions telles que la tristesse ou la peur, les interrogations qui se bousculent sur le passé, le présent et le futur. Les souvenirs aussi, ceux des personnes disparues qui restent vivantes à travers des goûts, des blagues ou des odeurs.

Mais la mort, si elle peut être obscure et inquiétante, est aussi joyeuse et colorée. Parce qu’on dessine pour oublier qu’on y pense, parce qu’on dit tout haut le nom des morts au cimetière. Elle est aussi révélatrice, par contraste, de la vie et de ses joies.

Balade au cimetière

Séverine Vidal, par ses mots simples et imagés, et Louis Thomas, par ses dessins colorés sur fond noir et ses bouilles d’enfants expressives, osent même parfois l’humour pour parler de la mort. Et cela permet de dire toutes les facettes de cette nuit infinie qui impressionne.

Pourquoi lire Le Livre qui commence par la fin ?

Le Livre qui commence par la fin est étonnant de justesse pour évoquer ce que représente la mort pour les enfants. A la fois source de questionnement et d'inquiétude, mais aussi d'émotions et de rêverie, l'album, écrit avec des mots simples par Séverine Vidal et illustré en couleurs sur fond noir par Louis Thomas, permet de montrer toute la complexité et la richesse de cette pensée de la mort qu'ont les enfants. Et si ce livre commence par le mot FIN, c'est pour mieux s'ouvrir sur un DEBUT... plein de promesses de vie et de joyeux moments, partagés en famille ou entre amis.  

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Mots Tordus

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