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Mikki (Stéphane Betbeder / Paul Frichet)

Les parents de Mikki ne savent plus quoi faire pour aider leur jeune fille.
Mutique, leurs derniers espoirs reposent entre les mains de la clinique Mortèlent et de la professeure en charge d’un étrange programme.
C’est ainsi qu’après avoir avalé un bonbon, la fillette est aspirée par un tableau ayant pour représentation une porte ouverte.

Une série jeunesse mystérieuse et haletante

En terre inconnue

La bande dessinée jeunesse a besoin d’attirer de nouveaux publics pour pouvoir se renouveler.
Mikki de Stéphane Betbeder et Paul Frichet est l’une de ces propositions.
Et l’univers de la série a tous les atouts pour plaire aux jeunes comme aux moins jeunes.

L’intrigue, enveloppée d’un voile de mystère dès les premières pages, envoie Mikki à travers des mondes multiples pour tenter de retrouver le chemin de la « maison ».
Elle y fera la rencontre d’un garçon sauvage portant le surnom de super héros des cavernes.
Attifé d’un masque qui n’est autre que son animal totem, le jeune personnage symbolise assez bien la bizarrerie du monde de Stéphane Betbeder, tranchant au final avec un décorum assez réaliste.
Et puis, il y a ces portes.
Celles symbolisées par le tableau qui l’a aspirée et qui lient les mondes entre eux… À condition de ne pas franchir la mauvaise porte.
Ce système peut faire penser à Code Quantum mais c’est Sliders et ses mondes parallèles, avec une petite touche de Jumanji, qui me vient à l’esprit.

D’ailleurs, il n’est sans doute pas anodin de la retrouver dans une jungle sur la toute première partie avant qu’elle et son nouvel ami ne se fassent pourchasser par une immense hyène rose.

L’album pose autant de questions qu’il y répond.
Le rythme est soutenu et on ne s’ennuie pas une seconde à suivre le périple de la jeune fille.
Il faut dire que le scénariste de Créatures ne laisse que peu de temps morts à ses personnages et encore moins aux lecteur.rices qui tournent les pages avec avidité.

Malgré tout, de nombreuses questions restent en suspens.
Notamment sur les intentions même du projet.
En effet, les auteurs nous proposent une série en 4 tomes consacrés à un personnage différent.
4 enfants liés par un même point de départ, dont les voyages s’entrecroisent et qui pourraient avoir le même but.
Reste que Mikki est le nom de la série et la conclusion semble priviligier le fait qu’elle sera présente sur la suite.
Mais à quel niveau ? Quels sont leurs liens ? Et la professeure dans tout cela ?
Et si, au final, la typographie même du titre donnait un indice capital à l’évolution de la série ?

Nous n’avons plus qu’à attendre le prochain tome et à espérer avoir quelques réponses.

Un univers graphique foisonnant

Une mise en page implacable

Je dois bien l’avouer, je n’avais aucune connaissance du travail de Paul Frichet jusque là.
Pourtant, c’est en premier lieu la partie graphique qui m’a tapé dans l’oeil.

Certes, on est sur un style jeunesse assez classique qui rappelle celui de nombreux autres auteurs opérant habituellement chez Dupuis.
Malgré tout, on cède assez rapidement devant la richesse et la maitrise d’un dessin tout en rondeur et souplesse.
Le design des personnages, aussi classique soit-il sur la forme, leur donne une véritable identité.
Mikki, qui ne parle pas sur une bonne partie de l’album, ne s’exprime que par son visage.
Un visage parfaitement caractérisé comme tous ceux que l’on croisera au cours de l’album : enfants, adultes et même animaux.
La hyène, folle et ricanante, amène à des scènes de course poursuite haletantes et parfaitement mises en scène.

On notera, pour terminer, une très belle mise en couleur, lumineuse, et qui enveloppe à merveille les différentes atmosphères de cet album.
Qu’on soit en pleine jungle, en ville ou en plein désert, le lecteur.rice est plongé dans l’ambiance de chacun de ces décors.
Les choix de couleur ne sont d’ailleurs pas anodins et certaines tonalités comme le rose semble avoir une certaine importance.

En résumé

Mikki de Stéphane Betbeder et Paul Frichet est une nouvelle proposition de bd jeunesse attirante et réjouissante. 

À travers cette course poursuite, les auteurs mettent en scène des mondes multiples, (ville, jungle et / ou désert) regorgeant de mystères et de bouleversements. 
Ce premier volume introduit les personnages ainsi que nombreux concepts (expliqués ou non) tout en privilégiant un rythme soutenu et des scènes d'action illustrées par les magnifiques dessins de Paul Frichet. 

Même si certaines zones restent encore floues, la conclusion semble diriger l'intrigue vers un nouvel enfant, posant à n'en pas douter, de nouvelles interrogations. 

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