Paper Girls (Brian K. Vaughan/Cliff Chiang)

Brian K. Vaughan et l’art du serial

Brian K. Vaughan est un auteur dont les séries auraient du être adaptées depuis bien longtemps.

Si ses travaux chez Marvel ne sont pas inoubliables (quoique Runaways reste très plaisant à lire), il a démontré qu’il était plus brillant en étant libre de faire ce qu’il voulait sur ses créations. 

SI Saga reste pour moi le meilleur comics, estampillé Image Comics, sa production indépendante est à découvrir absolument (par contre , majoritairement Young adult voire adulte).

Fort d’une certaine expérience (on lui doit notamment les meilleurs épisodes de Lost)et d’une écriture très typée série (pour moi, c’est le maître du cliffhanger) , tout aurait dû l’amener à ce que les grands studios s’intéressent à ses histoires, bien avant celles de Mark Millar si vous voulez mon avis. 
D’ailleurs, lui-même y a cru en s’accordant une pause sur Saga pour travailler sur l’adaptation d’ Y The Last Man. 
Et au final, la série aura été annulée au bout d’une seule saison. 
Sans doute parce que, contrairement à Mark Millar, ses scénarios ne sont pas de simples pitchs.
Ils ont un plus de subtilité et de profondeur qu’une adaptation n’a pas toujours le loisir de mettre en place en une saison.

Est-ce que Paper Girls, prévu sur Amazon Prime le 29 juillet réparera cet affront ? 

Les filles de Paper Girls

Mais Paper girls, c’est quoi au fait ?

Scénarisée par Brian K. Vaughan et dessinée par Cliff Chiangaccompagné aux couleurs par Matt Wilson, la série raconte l’histoire de 4 livreuses de journaux, Mac, KJ, Tiffany et Erin qui se retrouvent embarquées dans un conflit temporel pouvant bouleverser toute l’histoire de l’humanité. 

Graphiquement, on retrouve le duo de Wonder Woman : Cliff Chiang et Matt Wilson.  
Ce binôme qui a fait le bonheur des lecteurs sur l’amazone, s’avère très en phase avec la proposition de Brian K. Vaughan. 
Le style simple, sans fioriture, de Cliff Chiang correspond parfaitement à l’aspect rétro de la série.
Et les tons bleutés, quasi monochromes, de Wilson apportent une véritable originalité à l’ensemble. 

J’ai lu ici ou là que Papers girls, c’est un peu :  » Et si Retour vers le futur rencontrait les Goonies ».
Certes, nous suivons un groupe d’adolescentes se retrouvant impliqués dans quelque chose d’inattendu. 
Nos héroines vont bel et bien voyager dans le temps et, pour certaines, se retrouver nez à nez , à la façon de Marty McFly, avec leurs versions futuristes.
Les comparaisons s’arrêtent bien, là tant l’univers de Brian K. Vaughan s’avère plus barré et étrange que celui proposé par ces deux films cultes.

Voyage dans le temps pour Paper Girls

Paper girls ou la nostalgie des années 80 ?

Alors oui, au mois sur le premier tome, il y a une tendance années 80 sur laquelle surfe la série.
Mais en réalité, bien plus que la nostalgie d’une époque, c’est avant tout le reflet des souvenirs du scénariste qui en 1988 était un jeune garçon de 12 ans habitant lui aussi en Ohio. 
C’est d’ailleurs quelque chose qu’il évacue assez vite, en envoyant notre quatuor dans  diverses époques et en axant son intrigue sur un aspect science-fiction de plus en plus tortueux. 

On ne peut pas parler de Paper Girls sans évoquer notre groupe de jeunes filles.
Que ce soit KJ, Tiffany, Erin ou Mac, chacune d’entre elles est traitée à égalité et, malgré leurs différences de caractères les rendant uniques, Brian K. Vaughan a su créer un groupe hétéroclite mais attaché par des liens qui s’avèreront, au fil des tomes, de plus en plus forts. 

Paper Girls, malgré une idée de départ assez simple, s’avère assez difficile à résumer tant l’intrigue de Vaughan est sinueuse et assez inattendue dans sa résolution. 

Un univers original et bizarre

En résumé

Paper Girls, une série à suivre avant tout en comics
Est-ce que cela peut donner une bonne série ? 
C'est évident que oui !
Cependant, en visionnant la bande annonce , j'ai eu la méchante impression que toute l'originalité du comics a été expurgée du contenu de la série pour ne se concentrer que sur un bête voyage temporel à base de paradoxe ou autres joyeusetés du genre. 

J'espère me tromper car Brian K. Vaughan mérite vraiment cette bonne adaptation. 

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Pour lire nos avis sur : Le bateau de Thèsée

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